Alors qu’on célèbre sans conviction les cinquante ans de Mai 68, on finirait presque par oublier que ce qui fit toute la spécificité des « événements », c’était l’autorisation à rêver. L’idée que le capitalisme, intrinsèquement pervers, n’en avait plus que pour quelques années, l’idée que le temps de l’exploitation de l’homme par l’homme était compté, l’idée que la sexualité allait elle aussi changer de base, l’idée que l’amour lui-même pouvait être réinventé, selon le mot de Rimbaud. « Les Années de rêve », tel était d’ailleurs le titre du premier tome de Génération, la saga d’Hervé Hamon et Patrick Rotman parue à la fin des années quatre-vingt, qui f

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