À partir d’un certain âge, le passage d’une dizaine à une autre peut être déprimant, et même angoissant. Souffler ses 50 ou 60 bougies suscite alors ce qu’on appelle en bon français un birthday blues.

Rien de tel pour une entreprise : avancer en âge est pour elle une source de fierté, une preuve de son utilité et de sa solidité. Mais tous les anniversaires n’ont pas la même force symbolique. Il est rare qu’un journal, par exemple, célèbre ses 9 ou 11 ans d’existence. À 10, en revanche, on fait la fête.

Voici un nombre qui apparaît plus rond que ses voisins, sans doute en raison de son zéro. C’est en regardant les doigts de leurs deux mains que nos lointains ancêtres – mésopotamiens, égyptiens, chinois, indiens, grecs, romains ou arabes – avaient utilisé la base 10 pour leur numération. Avec des variantes, bien sûr, et quelques exceptions : les Mayas notamment, qui n’oubliaient pas leurs orteils, avaient adopté le 20… 

Pythagore voyait dans le nombre 10 le symbole de la perfection. 1 + 2 + 3 + 4 = 10. Il associait le 1 au point, le 2 à la ligne, le 3 à la surface (cercle, triangle, carré, etc.) et le 4 au volume (cube, sphère ou pyramide). Pour le philosophe et mathématicien grec, ce nombre résumait les quatre dimensions, mais également les quatre éléments (terre, eau, air, feu), et finalement toutes les connaissances humaines.

Autant dire qu’un journal aussi unique que celui-ci, ne traitant qu’un seul sujet par numéro, méritait de célébrer son dixième anniversaire. Pour ce qui est de la perfection, plus que les mots, il y a la réalité des chiffres. Qui oserait contester que le 1 s’insère parfaitement dans le carré magique du 10 ? Cela se vérifie dans tous les sens. 

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