Éloge du subjectif
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Par une mode venue d’Amérique qui a rencontré celle du nouveau roman, le roman contemporain a subi trop longtemps le joug d’une réalité impersonnelle. Au romancier d’approcher le style objectif d’une dépêche ou d’un article faisant terre rase de tout obstacle au réel, un adjectif, un malheureux adverbe, une horrible métaphore. Impersonnalité, transparence, effacement, tel a été le diktat. Me reviennent par l’image de quelques documentaires l’exhortation de Sartre à Beauvoir et celle plus incongrue encore de Beauvoir à l’excellente Violette Leduc de procéder à la réduction du style pour écrire « à l’américaine », c’est-à-dire en journaliste, afin de laisser le lecteur face à une réalité vécue comme indépendante de celui qui l’émet comme de celui qui la reçoit.
Outre que la réalité n’existe que par différents effets d’illusion et qu’elle ne peut être comprise ou entendue mais seulement ressentie, le roman provoque une impression de réalité que n’atteint pas toujours l’article de presse. L’écriture nue, o
« Pour Sartre, qu’il le veuille ou non un écrivain est engagé »
Gisèle Sapiro
Les écrivains prennent l’habitude de publier des manifestes à partir du XIXe siècle. À quand remonte cette pratique ?
Le recours au manifeste remonte au romantisme, qui fait de l’originalité le mode d’affirmation dans le monde des lettres. Mais cette pratique s…
[Oncle Tom]
Robert Solé
On en a fait, par des éditions abrégées, l’un des plus célèbres romans pour enfants. Mais La Case de l’oncle Tom, publié en 1852, s’adressait aux adultes. Son auteur, Harriet Beecher Stowe, une abolitionniste convaincue, vo…
Houellebecq ou le « roman ambigu »
Aude Lancelin
Un soir, peu avant l’attaque meurtrière survenue à Charlie Hebdo en janvier 2015, j’ai essayé de faire dire à Michel Houellebecq que les romans pouvaient changer le cours du monde. Sans succès. Il n’a jamais voulu l&rsqu…