Un soir, peu avant l’attaque meurtrière survenue à Charlie Hebdo en janvier 2015, j’ai essayé de faire dire à Michel Houellebecq que les romans pouvaient changer le cours du monde. Sans succès. Il n’a jamais voulu l’admettre. Je n’ai jamais oublié cette conversation, qui changea ma façon de poser le problème, mais ne parvint pas à me convaincre intimement. Il était tard, dans sa fameuse tour du XIIIe arrondissement parisien, l’écrivain avait accepté de me rencontrer pour les besoins d’une interview afin d’évoquer Soumission, fiction mettant en scène des élites françaises massivement ralliées à l’islam politique, et cela dans un avenir tout sauf lointain. Un simple roman d’anticipation orwellien, s’acharn

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