La passion de ma mère pour la littérature est inversement proportionnelle à son désintérêt pour la politique. Elle n’a jamais vraiment compris pourquoi son fils s’intéressait tant à cette course de petits chevaux où la violence et la mesquinerie prennent trop souvent, à son sens, le pas sur l’intérêt commun. Sa méfiance à l’égard de la politique s’étend aux sciences sociales et au monde des idées, dont elle pressent qu’ils peuvent en venir à laisser de côté la part de sensible et d’ambivalence qui caractérise les sociétés humaines. Ce différend nourrit depuis des années l’une de ces controverses dont chaque famille a le secret, mêlant

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