La réalité n’a qu’à bien se tenir
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La puissance de la littérature est considérable.
Les livres ont un pouvoir prodigieux dont témoignent les classiques, ne serait-ce que le Don Quichotte où nous y croyons si volontiers contre toute apparence et Les Mille et Une Nuits où les mots sont en mesure de différer la mort. Mais il est difficile de les séparer de la vie elle-même. C’est Henry Miller qui disait, à peu près, que les livres forment un ensemble avec la vie, au même titre que les arbres, les étoiles et le fumier.
On n’envisage pas ici le Manifeste du Parti communiste dont la centaine de pages aura eu un sacré effet de réel, mais qui n’est pas à proprement parler un roman. Je ne sais pas si jamais un roman a transformé la réalité, mais qu’ils aient bouleversé les consciences, oui, et partant de là, si les consciences sont une part de la réalité, assurément ils ont cette puissance qu’on veut bien leur prêter. Plusieurs œuvres m’ont o
« Pour Sartre, qu’il le veuille ou non un écrivain est engagé »
Gisèle Sapiro
Les écrivains prennent l’habitude de publier des manifestes à partir du XIXe siècle. À quand remonte cette pratique ?
Le recours au manifeste remonte au romantisme, qui fait de l’originalité le mode d’affirmation dans le monde des lettres. Mais cette pratique s…
[Oncle Tom]
Robert Solé
On en a fait, par des éditions abrégées, l’un des plus célèbres romans pour enfants. Mais La Case de l’oncle Tom, publié en 1852, s’adressait aux adultes. Son auteur, Harriet Beecher Stowe, une abolitionniste convaincue, vo…
Houellebecq ou le « roman ambigu »
Aude Lancelin
Un soir, peu avant l’attaque meurtrière survenue à Charlie Hebdo en janvier 2015, j’ai essayé de faire dire à Michel Houellebecq que les romans pouvaient changer le cours du monde. Sans succès. Il n’a jamais voulu l&rsqu…