Cet article a été rédigé avant la reddition des rebelles.

Alep est une des plus anciennes cités de l’humanité. La tradition arabe fait dériver son nom (Halab) du lait (halib) qu’Abraham y aurait offert aux habitants durant son errance hors de Mésopotamie. Tour à tour assyrienne, chaldéenne, perse, grecque, romaine et byzantine, Alep est conquise par les Arabes en 637. La mosquée que les Omeyyades édifient à leur gloire coexiste jusqu’aux croisades avec la cathédrale Sainte-Hélène.

C’est que la vocation de carrefour d’Alep nourrit la vitalité de sa diversité. Principal point d’appui de l’Empire ottoman en Orient arabe, Alep voit s’ouvrir au XVIe siècle les consulats de France, de Venise et d’Angleterre. Le centre historique, au pied de la citadelle, s’étoffe de marchés couverts, les khans. La cité, aussi prospère que frondeuse, rejette souvent les diktats de Constantinople. Le soulèvement de 1819 est écrasé par plus de neuf mille militaires après un siège de 101 jours. Alep, brisée, perd sa position dominante au profit de Damas.

Dans la République syrienne, indépendante de la France en 1943, Alep s’oppose volontiers aux dérives autoritaires de la capitale. En 1954, la ville est à la pointe du mouvement de rétablissement des institutions civiles. En 1979-1980, elle paie un lourd tribut à la répression de la contestation de la dictature de Hafez Al-Assad, au pouvoir depuis 1970. Bachar, qui succède à son

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