Perruque orange, chapeau en pilou, un œil vert, l’autre jaune… et un nez rouge bien entendu ! Voici le clown d’Alep, Anas Al-Basha, 24 ans, fraîchement marié. Il parcourt, ainsi vêtu, les rues et les écoles d’Alep-Est pour faire rire les enfants, leur faire oublier la guerre et les missiles qui s’abattent sur eux, le temps d’une clownerie, d’un rond de jambe et d’un bonbon. Il fait le pitre pour amuser la galerie et surtout pour donner de l’espoir. Il est le clown d’Alep, l’unique, celui qui vient panser par le rire les traumatismes d’une guerre sans fin. D’autres bénévoles de l’association Space for Hope, dont il dirige un centre, apportent une aide psychologique et matérielle à douze écoles et quelque 360 enfants qu’Anas s’efforce de distraire. Il accorde une attention toute particulière aux orphelins et aux plus petits qui ne connaissent que la guerre.

Les bombardements russes s’intensifient à la mi-novembre et l’on aménage alors des caves pour que le clown continue de distribuer bonbons, jouets et rires. Mais les clowns meurent toujours lorsque les lumières s’allument et nous ramènent à la réalité. Celui d’Alep a disparu le 29 novembre 2016 lors d’une frappe sur le quartier assiégé de Mashhad. Il était connu parmi les inconnus ; son statut a rendu sa mort plus visible et la guerre plus absurde.

 

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