Selon l’OCDE, les revenus des infirmières et infirmiers français, secteurs public et privé confondus, ne se situent qu’au 23e rang parmi les 38 pays membres (dont 24 européens) –loin derrière les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Les chiffres de l’OCDE sont un peu anciens (ils datent de 2015 à 2017, selon les cas), mais la situation a peu évolué depuis. En 2020, un infirmier français en début de carrière ne percevait toujours que 1 827,55 euros de salaire brut par mois. Le 1er juillet 2022, le gouvernement a validé une revalorisation du point d’indice des infirmiers de 3,5%. Mais cette augmentation reste très loin de combler le fossé qui sépare les salaires français de ceux pratiqués ailleurs en Europe occidentale. Si l’on n’observe que les grands pays, seuls les infirmiers italiens sont (un peu) moins bien lotis.

* Le PPA est un indicateur qui détermine le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaire dans les différents pays pour se procurer le même panier de biens et de services. Plus le PPA est élevé, plus le pouvoir d’achat l’est aussi.

Si, en France, le nombre des candidats chercheurs (ceux qu’on appelle les doctorants) ne cesse de chuter – ils étaient 74 450 en 2015 et seulement 57 268 en 2020 –, c’est que leurs conditions de vie se sont dégradées de manière dramatique en comparaison de celles qu’offrent les autres pays européens de l’Ouest. C’est vrai à l’entrée en doctorat, mais aussi tout au long de la carrière d’enseignants-chercheurs. En 1985, ceux-ci gagnaient à l’embauche 2,25 fois le Smic. Aujourd’hui, leur salaire n’est plus que d’une fois et demie le Smic, après six à dix ans de formation de haut niveau. L’accord signé entre les syndicats de chercheurs et le gouvernement en octobre 2020 prévoit d’injecter 97 millions d’euros par an jusqu’en 2027. Une somme loin de combler le fossé des rémunérations qui s’est créé entre la recherche française et celles des autres grands pays européens – sans parler de ce qui advient aux États-Unis ou au Canada. Les chercheurs parlent d’un « décrochage » très inquiétant pour l’avenir de la recherche française.

La France se classe 23e sur les 38 pays de l’OCDE pour le niveau de rémunération de ses enseignants. En Europe occidentale, si l’on excepte l’Italie, dont la situation est identique à la France, et la Grèce, qui a récemment connu une très forte récession et où les enseignants ne sont en moyenne payés que 2 240 euros par mois, tous les pays qui rétribuent leurs enseignants moins bien que la France sont issus de l’ex-bloc de l’Est, comme la Pologne, la Hongrie ou la Slovaquie –ces deux derniers pays étant en queue de classement. Mais, avec un salaire annuel de 45 857 dollars, la Slovénie paye, elle, son personnel enseignant presque 20% de plus que la France.

Vous avez aimé ? Partagez-le !