On connaissait le seuil de pauvreté, établi par l’Insee. Voici le seuil de richesse, défini par l’Observatoire des inégalités. Si votre revenu mensuel dépasse 3 673 euros (5 511 pour un couple et 7 700 pour une famille avec deux enfants), vous êtes riche. Oui, vous avez bien lu : vous appartenez à la tranche la plus fortunée de l’une des nations les mieux nanties de la planète.

Restons calmes. Ils ne sont pas fous, à l’Observatoire. D’abord, ils proposent un second indicateur de la richesse, qui porte sur le patrimoine. Et ils reconnaissent que cette notion de seuil devrait, si l’on peut dire, être enrichie par divers paramètres : ruraux ou urbains, locataires ou propriétaires, emplois garantis ou précaires…

0,01 % de la population dispose d’un revenu quarante-neuf fois supérieur à celui de tous les Français

En réalité, ce n’est pas un seuil qui partage les Français, mais trente-six échelons. Il y a riche et riche. Ne parlons même pas des Bernard Arnault et Cie, ces 6 400 personnes, représentant 0,01 % de la population, qui disposent à elles seules d’un revenu quarante-neuf fois supérieur à celui de tous leurs concitoyens réunis.

Reste quand même une donnée précise : environ 4,5 millions de personnes, soit 7,1 % de la population française, dépassent le seuil de richesse (équivalent au double du niveau de vie médian). Découvrir qu’on en fait partie peut modifier le regard que l’on porte sur les choses. Un sondage Ifop indiquait que 78 % des Français percevaient les riches de façon négative, mais que 76 % n’avaient rien contre le fait de s’enrichir. C’est peut-être l’inverse qui finira par s’imposer, sous le signe de la sobriété : détester un peu moins les riches (quand on est censé en faire partie), mais estimer avoir une vie suffisamment confortable pour ne pas chercher davantage. À l’image de ces petits propriétaires, plus sages que ridicules finalement, qui baptisaient leur bicoque « Ça m’suffit ». 

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