Au baccalauréat, des jeunes de 18 ans doivent philosopher sur des sujets aussi complexes que « La culture est-elle nécessairement libératrice ? » ou « L’art nous éloigne-t-il de la réalité ? ». On ne leur demande jamais – et pour cause – de disserter sur cette sentence, un peu trop séduisante, de Paul Valéry : « Le diplôme est l’ennemi mortel de la culture. »

Mais qu’est-ce que la culture ? Il en existe, paraît-il, quelque 150 définitions. « Presque tout ce qui caractérise l’humanité se résume par ce mot », disait le biologiste François Jacob. 

Pour le commun des mortels, deux ou trois formules viennent à l’esprit. Celle-ci, naturellement, à la paternité incertaine : « La culture, c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale. » Et celle d’Édouard Herriot, rectifiée par Jean Vilar : « La culture, ce n’est pas ce qui reste quand on a tout oublié, mais, au contraire, ce qui reste à connaître quand on ne vous a rien enseigné. »

Dans un autre genre, l’auteur de théâtre Hanns Johst, très apprécié des dignitaires nazis, faisait dire à l’un de ses personnages : « Quand j’entends le mot “culture”, je sors mon revolver. » La formule a été détournée par Jean-Luc Godard dans Le Mépris : « Quand j’entends le mot “culture”, je sors mon carnet de chèques. » Et, mieux encore, par Francis Blanche : « Je suis un non-violent : quand j’entends le mot “revolver”, je sors ma culture. »

Mais puisque nous sommes dans les citations, et pour maintenir le niveau, proposons aux candidats bacheliers cette pensée profonde de Pierre Desproges : « Et puis quoi, qu’importe la culture ? Quand il a écrit Hamlet, Molière avait-il lu Rostand ? Non. » 

Vous avez aimé ? Partagez-le !