Énergie nucléaire

Depuis mai, environ la moitié du parc nucléaire français est à l’arrêt – une situation inédite ! La puissance disponible au 15 octobre était 34 % plus faible que l’an dernier à la même date. Cette situation a poussé EDF à revoir à la baisse ses objectifs de production nucléaire pour cette année, à trois reprises. Ils atteignent aujourd’hui le niveau des années 1990, alors que la France comptait moins de réacteurs.

Les raisons de cette baisse de production :

– découverte de corrosion sur certains réacteurs, besoin de vérification et de réparation

– report de travaux de maintenance depuis le Covid

– canicule qui a limité le refroidissement des réacteurs cet été et mené à des réductions de charge

– grèves dans les centrales, qui entraînent une baisse de production ou le report de la remise en service de certains réacteurs arrêtés

 

Hydraulique

Le niveau de remplissage des barrages se situe en dessous des niveaux habituels depuis juillet. Une conséquence de la sécheresse de cet été et des faibles pluies par rapport aux normales de saison.

 

Gaz naturel

La France importe la quasi-totalité de son gaz, soit sous forme gazeuse par gazoduc, soit sous forme liquéfiée par bateau.

« Nous devons nous préparer à un scénario où il nous faut nous passer en totalité du gaz russe », a déclaré Emmanuel Macron en juillet 2022.

La France a signé cette année un contrat pour acheter du gaz de schiste aux États-Unis – un gaz fortement polluant et émetteur de gaz à effet de serre.

À l’heure actuelle, les stocks de gaz du pays sont remplis à 98 %. Les risques de pénurie pèsent plus sur les années à venir.

Le gaz naturel liquéfié (GNL) est plus sujet à la spéculation, car les bateaux méthaniers peuvent se rerouter vers les acheteurs les plus offrants.

 

Énergies renouvelables et déchets

Retard : les sources renouvelables ont représenté 19 % de la consommation finale d’énergie en 2020, alors que l’objectif inscrit dans la loi était de 23 %.

Éolien

La capacité installée, c’est-à-dire la puissance que pourraient avoir les éoliennes françaises si elles tournaient à plein régime en permanence, a augmenté de 9 % en un an. Mais la production effective d’énergie éolienne dépend du régime des vents, qui est moins favorable cette année. Au premier semestre 2022, la production d’énergie éolienne était en forte baisse : - 11 % par rapport au premier semestre 2021.

Solaire

La capacité installée a augmenté de 19 % en un an. La production, elle, a explosé : + 33 % entre le dernier semestre 2021 et le premier semestre de 2022.

 

Charbon

Pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, il était question de fermer en 2022 les deux dernières centrales à charbon de France, Cordemais en Loire-Atlantique et Saint-Avold en Moselle. Mais le fonctionnement de la première est prolongé pour l’instant, et la seconde a été relancée début octobre.

 

Pétrole

Comme pour le gaz, la France dépend quasi exclusivement de l’étranger pour sa consommation de pétrole.

Le 30 mai 2022 à Bruxelles, Emmanuel Macron déclarait : « Nous avons décidé de mettre fin aux importations de pétrole russe à 90 % d’ici à fin 2022. » 

 

D’où vient notre électricité ?

Sources de production d’électricité en France

Dans les types d’énergie que consomme la France, on trouve les carburants des véhicules, le gaz pour certaines machines ou le bois pour les cheminées, mais aussi une bonne part d’énergie électrique : elle représentait un quart de notre consommation d’énergie finale en 2020. La France est en train de s’électrifier : les voitures ou les modes de chauffage qui passent à l’électrique consomment cette forme d’énergie plutôt que de l’essence, du fioul ou du gaz.

 

Le marché européen de l’électricité

La France échange de l’électricité avec 6 pays voisins. « Lors de très grands froids, fin janvier 2019, les importations d’électricité ont permis de couvrir le pic de consommation en France à 19 heures, expose ainsi RTE. À l’inverse, un mois plus tard, à l’occasion d’un fléchissement de la production éolienne en Espagne et en Italie, c’est l’Hexagone qui les a dépannées. »

Traditionnellement, grâce au faible prix de l’électricité nucléaire, l’Hexagone exporte plus d’électricité qu’il n’en importe – il est exportateur net. Mais cette année, la sous-production du parc nucléaire ne permet plus à la France de répondre à sa demande domestique. Elle est donc devenue importatrice nette.

Un pacte a été conclu avec l’Allemagne, qui va nous fournir de l’électricité en échange de nos exportations de gaz, et les importations d’électricité en provenance d’Espagne vont augmenter. Ces deux pays tirent environ la moitié de leur électricité des énergies renouvelables. On compte aussi du gaz (30 % de l’électricité espagnole) ou du charbon et du lignite (30 % de l’électricité allemande).

 

 

Pourquoi les prix de l’électricité explosent

Un prix fixé… par les centrales à gaz

Contrairement à d’autres énergies, l’électricité ne peut pas être stockée à grande échelle : tout ce qui est produit doit être consommé immédiatement. Son prix est donc très volatil.

Sur les marchés de gros, le prix de l’électricité dépend aussi des coûts de la centrale qui la produit. Ou plus exactement du coût de production dans la « dernière centrale appelée » à produire à un instant t. Les gestionnaires de réseaux font d’abord appel aux énergies renouvelables – pour lesquels chaque kilowatt-heure coûte très peu cher à fabriquer –, puis aux centrales nucléaires. Si cela suffit à satisfaire le niveau de demande, c’est le prix du kilowatt-heure nucléaire qui fixe le prix de tous les autres – il sera donc assez faible. Mais lorsque la demande est supérieure à ce niveau (ce qui arrive souvent), il faut activer les centrales à gaz. C’est alors le prix du kilowatt-heure de gaz qui détermine le prix global de l’électricité. Comme le prix du gaz explose depuis la guerre en Ukraine, le prix de l’électricité augmente mécaniquement.

Ce prix dépend aussi, dans une moindre part, des conditions météorologiques – plus de vent va faire tourner plus d’éoliennes, plus de froid va créer plus de demande en chauffage – ou encore des capacités d’échange d’électricité entre pays.

L’impact sur les factures

La hausse des prix de marché de gros est répercutée sur les industriels, qui s’approvisionnent en partie sur ces marchés. Elle est moins visible pour les ménages, qui bénéficient du bouclier tarifaire.

 

 

 

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