Poluttion, salinisation, érosion, inondation, imperméabilisation, artificialisation… Pauvre sol qui croule sous les « on » ! Heureusement, il y a la décomposition qui n’a de négatif que le nom. Les adeptes du compostage connaissent la valeur des épluchures, restes alimentaires, feuilles mortes ou herbes sèches qui fermentent de manière naturelle et fourniront un terreau de qualité.
Un sol convenable est riche en matières organiques. Stockant le carbone, il limite le réchauffement climatique ; il laisse passer l’air, retient l’eau et permet aux racines d’y pénétrer plus profondément pour se nourrir. Mais comment savoir s’il est en bonne santé ?
Dans un souci pédagogique, les Canadiens ont imaginé en 2016 une opération baptisée « Plante ton slip ». Ce slogan culotté a été repris en France par l’Agence de la transition écologique (Ademe), et de nombreux enfants ne se sont pas fait prier pour s’exécuter. C’est très simple : on creuse un trou, on y dépose à plat un slip de coton usagé, blanc de préférence, on le recouvre de terre et on attend sagement que les milliards de micro-organismes s’y attaquent. Deux mois plus tard, on déterre l’objet. Plus il compte de trous, plus le sol pète de santé. CQFD.
Seul un esprit terre à terre s’interdirait de se servir d’un sous-vêtement pour explorer le sous-sol. Certes, un morceau de vieux drap peut faire l’affaire, mais l’avantage incontestable du slip est qu’il possède un élastique, non dégradable, et peut donc être repéré facilement. En tout cas, il faut creuser. Ce n’est pas en restant au niveau des pâquerettes que l’on respecte le droit du sol.