En 1901, le Dr Henri Danlos, médecin à l’hôpital Saint-Louis, publie des résultats encourageants sur le traitement des lupus et des nævi par le bromure de radium fourni par Pierre Curie. Un immense champ thérapeutique est en train de s’ouvrir. En 1920, Marie Curie et le Dr Claudius Regaud, auréolés de leurs exploits au service des blessés pendant la guerre, créent la Fondation Curie afin de pouvoir collecter des fonds pour leurs recherches. Parmi les premiers donateurs figure le baron Henri de Rothschild, par ailleurs docteur en médecine. 

Le premier dispensaire de la fondation ouvre le 29 novembre 1922, rue d’Ulm : les bases de l’utilisation des rayonnements pour le traitement du cancer sont établies. Aiguilles à radiumpuncture, tubes à radium, dosage des rayonnements, etc. Une consultation est organisée pour les malades avec, au départ, dix-huit lits ouverts pour soigner les patients, soit par röntgenthérapie (soin par les rayons X), soit par radiumthérapie – ou curiethérapie. Les progrès permettent rapidement d’élargir le champ des traitements et d’attaquer les tumeurs profondes, comme le cancer du col de l’utérus. 

Marie Curie, physicienne et chimiste, était aussi à sa façon médecin, puisqu’elle a permis aux malades de bénéficier d’innovations importantes. Mais elle était sans doute loin d’imaginer tous les développements médicaux qu’allait connaître la radioactivité. Celle-ci s’est révélée indispensable pour les soins vitaux (bombe au cobalt), de plus en plus nombreux en raison de l’augmentation du nombre de cancers ; mais aussi pour les explorations : scintigraphies osseuses, thyroïdiennes ou cérébrales. Avec des isotopes variés, ses vertus sont parfois thérapeutiques (iode 131 contre le cancer de la thyroïde, par exemple), et très souvent diagnostiques : étude du débit cardiaque ou du volume sanguin circulant, traceurs marqués ou radio-éléments aux multiples emplois, en particulier dans la recherche médicale, etc. De nouvelles techniques rendent de plus en plus de services au sein des départements de médecine nucléaire, présents dans la plupart des grands hôpitaux modernes. 

En un peu plus de cent ans, ces progrès associés à l’usage du microscope – devenu électronique – ont transformé les pratiques médicales et entraîné un allongement de l’espérance de vie qui atteint 85 ans pour les femmes et 79 ans pour les hommes. Merci Marie ! 

 

H.D.

 

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