Une affaire aussi complexe que la découverte du radium méritait un peu de fantaisie. Adaptant une pièce à succès de Jean-Noël Fenwick, Claude Pinoteau a réalisé en 1997 une œuvre inclassable, à la fois comédie, romance et exercice réussi de vulgarisation scientifique. C’est un personnage imaginaire qui donne son titre au film. Directeur du laboratoire de l’École de physique et de chimie industrielles, M. Schutz, interprété avec truculence par Philippe Noiret, rêve d’obtenir les palmes académiques. Pour cela, il harcèle ses chercheurs, les sommant de produire au plus vite un résultat scientifique d’envergure.

Charles Berling incarne un Pierre Curie d’une scrupuleuse honnêteté, et d’une timidité confondante quand il tombe amoureux de la belle Maria Sklodowska. Comment résister, en effet, à la malicieuse Isabelle Huppert qui crève l’écran pendant une heure et demie avec un accent polonais plus vrai que nature ?

Le réalisateur s’est permis quelques petites libertés avec l’histoire. Non, les Curie n’ont pas dissimulé à leurs supérieurs l’objet de leur travail. Non, ils ne se sont pas rendus en Suède pour recevoir leur prix Nobel… Mais si Les Palmes de M. Schutz, accompagné d’un livret pédagogique, est utilisé par les professeurs de collège ou de lycée, c’est parce qu’il explique aussi clairement que possible une formidable découverte. Deux Prix Nobel de physique, Pierre-Gilles de Gennes (1991) et Georges Charpak (1992), ont d’ailleurs apporté leur caution scientifique au film en y apparaissant… sur une carriole, en train de livrer du minerai au laboratoire. C’est peut-être aussi un clin d’œil pour ne pas prendre à la lettre cette Marie Curie bien fantasque. 

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