La révolution numérique transforme nos usages, bouleverse les modèles existants, ce qui permet de créer de nouvelles opportunités économiques plus accessibles et plus flexibles. Par exemple, un chauffeur indépendant peut aujourd’hui choisir quand et où il souhaite travailler, directement grâce à une application comme Uber.

Selon une étude menée récemment par le McKinsey Global Institute, le fait de choisir le travail indépendant plutôt que le salariat n’est pas un phénomène nouveau pour les travailleurs d’Europe de l’Ouest et des États-Unis. Les travailleurs indépendants choisissent de bénéficier de la flexibilité et de la liberté d’organiser leurs temps et activités comme bon leur semble contre un revenu qui peut être aléatoire ; à l’inverse, les salariés abandonnent le contrôle de leurs horaires et de leurs tâches pour travailler en échange d’un salaire stable et prévisible. Si la flexibilité et cette indépendance sont largement plébiscitées aujourd’hui, c’est notamment parce qu’elles permettent d’organiser sa vie et offrent de nouvelles alternatives à tous ceux à qui le salariat traditionnel ne convient pas et qui cherchent à libérer du temps pour d’autres types d’activités. C’est un indéniable acquis.

La technologie amplifie ce phénomène, en rendant le travail des indépendants plus fluide et attrayant. Mais pour permettre à ces travailleurs d’un nouveau genre de mieux vivre et de prospérer, les régulations sociales et économiques existantes doivent changer, car elles ne sont pas adaptées à ces nouveaux modèles. Par exemple, cela fait des années qu’en France les travailleurs indépendants sont les parents pauvres de la protection sociale. Leur essor grâce à la technologie rend le statu quo intenable, et tant mieux si la lumière est mise sur cet état de fait. De même, de nombreuses barrières à l’entrée, comme les coûteuses licences pour exercer le métier de chauffeur professionnel indépendant dans des grandes villes comme New York ou Paris, ne se justifient plus quand la technologie permet de savoir en temps réel quel est son chauffeur, où le véhicule est géolocalisé, ou encore le prix de la course. De telles barrières ne font qu’empêcher des chauffeurs et des passagers de bénéficier d’un système fiable, sûr et abordable. De nouvelles régulations sont possibles, comme en Californie ou dans d’autres États américains, permettant d’assurer à la fois la sécurité et l’égalité entre les travailleurs, afin de ne pas favoriser uniquement les salariés qui peuvent se permettre de travailler à plein temps selon des horaires définis. 

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