Henri Michaux cherchait à s’appauvrir plutôt qu’à acquérir, à désapprendre plutôt qu’à accumuler de nouvelles forces. « Dans un pays sans eau, que faire de la soif ? / De la fierté. / Si le peuple en est capable », écrivit-il… Sa démarche solitaire peut-elle nous inspirer dans les grandes épreuves collectives à venir ? 

J’avais autrefois un royaume tellement grand qu’il faisait le tour presque complet de la Terre.
Il me gênait. Je voulus le réduire.
J’y parvins.
Maintenant ce n’est plus qu’un lopin de terre, un tout petit lopin sur une tête d’aiguille.
Quand je l’aperçois, je me gratte avec.
Et c’était autrefois un agglomérat de formidables pays, un Royaume superbe.

 

La nuit remue

 © Éditions Gallimard, 1967

 

 

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