À quoi ressemblerait la France si l’on cessait d’y défendre prioritairement les contrats et l’emploi existants plutôt que les personnes à la recherche d’un travail ? Telle est la question que le correspondant étranger ne peut pas s’empêcher de se poser au fil de ses rencontres, dans ce pays réel qui n’est ni celui des services publics ni celui des grands groupes industriels, souvent possédés d’ailleurs par des capitaux étrangers. Ce pays qui craque sombrerait-il, comme l’affirment les syndicats les plus hostiles aux réformes, dans un chaos social, livré aux plus ultralibéraux des patrons ? Les salaires plongeraient-ils vers le bas, happés par ces fameux « emplois précaires à l’allemande » assimilés au mal absolu ?

C’est cette question que j’ai posée, dans son bureau de la Toulouse School of Economics, au Prix Nobel 2014 d’économie, Jean Tirole. Il faisait beau sur la ville rose ce jour-là. À moins de cinq minutes à pied, quelques milliers de manifestants de la CGT s’apprêtaient à entamer leur marche de protestation pour la septième journée d&rsq

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