La crise sanitaire qui frappe le monde depuis un an et demi n’a pas touché tous les secteurs de l’économie de la même façon. Deux, en particulier, ont dû baisser le rideau plus longtemps que les autres : le monde du spectacle, de la création, et celui de l’hôtellerie-restauration et des lieux dansants. Deux fers de lance de l’art de vivre à la française dont la fermeture prolongée a souvent eu un effet de double peine pour les artistes : privés de ces endroits privilégiés de diffusion de leurs titres, bon nombre d’entre eux ont aussi perdu l’occasion de s’y produire en live, qu’ils soient chanteurs, musiciens ou DJ. Quant aux lieux en question, la disparition des concerts a beaucoup nui à leur potentiel d’animation, et donc à leur capacité d’attirer du public en ces temps de réouverture.
Comment, dans ce contexte, relancer cette activité, vitale pour de nombreux musiciens, en particulier ceux qui cherchent à émerger ? Comment aider des bars, des cafés et des restaurants déjà fragilisés par la crise à prendre le risque d’inviter des chanteurs et des groupes à se produire chez eux contre un cachet ? Depuis le début de l’été, la Sacem, l’organisme chargé en France de collecter et de répartir les droits d’auteur à ses quelque 176 000 membres, a lancé un nouveau dispositif, « Tous en live », pour soutenir les lieux d’accueil de ces concerts. Celui-ci se déploiera en deux temps : d’abord auprès des cafés, hôtels et restaurants, avec une enveloppe de 250 euros par événement (dans la limite de trois en 2021) ; puis, à l’automne, auprès des discothèques et clubs électro, où le soutien sera cette fois de 2 000 euros pour au moins cinq événements, et jusqu’à 5 000 euros pour l’organisation d’au moins dix événements. En tout, ce sont 700 000 euros qui vont ainsi être alloués à cette opération qui vise bien sûr à soutenir les artistes et la création artistique, mais aussi à faire vivre la musique un peu partout en France, pour que les concerts en live ne soient pas l’apanage des seules grandes villes.