Pendant cette période que nous venons de traverser, je n’ai pas cherché à m’évader parce que je ne me sentais pas emprisonnée. Le premier confinement a surtout été un moment d’introspection, de ralentissement et de calme, comme pour beaucoup de gens qui travaillent intensément. J’avais la chance de ne pas avoir les angoisses financières d’un restaurateur ou d’un gérant de salle de spectacle. Au niveau psychologique, je crois que cela a été beaucoup moins supportable pour les jeunes, enfermés à un moment crucial de leur vie, que pour les séniors.
J’ai également pris mon parti de la tournée qui a été annulée en me disant que l’on recommencerait dès que ce serait possible et qu’il y avait beaucoup de gens pour qui c’était bien plus dur, parfois jusqu’à la faillite, même dans mon entourage professionnel.
Il y a une excitation particulière à reprendre les concerts, bien sûr. Mais comme nous venions d’enregistrer un live sorti juste avant le confinement, cela nous a permis, avec mon orchestre, de jouer dans des émissions de télévision, de radio live, ou des festivals rediffusés. On a été privilégiés au sens où on n’a pas complètement arrêté.