MAMAN, les p’tits bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des jambes ? Mais oui, mon gros bêta, s’ils n’en avaient pas, ils march’raient pas !

On a grandi. Z’étaient chouettes les filles du bord de mer, z’étaient chouettes pour qui savait y faire. Mais quand vient la fin de l’été sur la plage, il faut se quitter, peut-être pour toujours. Où es-tu Manu Manureva ?

Les copains d’abord. Au moindre coup de Trafalgar, c’est l’amitié qui prenait l’quart. Rame, rame, rameurs, ramez, on avance à rien dans c’canoë !

Méditerranée aux îles d’or ensoleillées, aux rivages sans nuages, au ciel enchanté. Alexandrie, Alexandra. Noyés de bleu dans le ciel grec, un bateau, deux bateaux, trois bateaux s’en vont chantant. La mer qu’on voit danser le long des golfes clairs a des reflets d’argent.

Capri, c’est fini. Dans le port d’Amsterdam, y a des marins qui chantent les rêves qui les hantent : c’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme. Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour. Tiens bon la vague et tiens bon le vent, nous irons jusqu’à San Francisco. Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante, c’est l’océan qui nous sépare et nous laisse à part. La mer revient toujours au rivage. On the road again, again.

Sur les flots, je t’imagine, Potemkine. Je rêvais d’un autre monde où la Terre serait ronde. Emmenez-moi au pays des merveilles, il me semble que la misère serait moins pénible au soleil. J’aimerais tant voir Syracuse, l’île de Pâques et Kairouan.

J’irai au bout de mes rêves, où la raison s’achève. Par manque de brise, le temps s’immobilise, aux Marquises. Dès que le vent soufflera, je repartira. 

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