La Rochelle aura donc droit, le 14 juillet, à « un karaoké géant ». Munis des paroles qui leur auront été distribuées, les habitants pourront chanter tous ensemble, de leur balcon ou de leur fenêtre, sur une bande sonore diffusée par des haut-parleurs.

Le « gigantisme » de la chose peut surprendre. Ce n’est pas ce que l’on entend habituellement par karaoké. Inventé dans les années 1960 au Japon, ce divertissement (de kara, vide, et ōkesutora, orchestre) consiste en principe à monter seul sur scène pour interpréter un tube, accompagné d’une musique, en suivant les paroles qui défilent sur un écran. Pour ne pas être trop ridicule, il faut savoir tenir son micro, bien connaître l’air et ne pas chanter comme une casserole. L’intéressé peut avoir, l’espace d’une ritournelle, le sentiment d’être Charles Aznavour, Jean-Jacques Goldman ou Céline Dion.

Le karaoké, qui passait pour ringard, devient à la mode. Une scène du film Lost in Translation (2003), dans laquelle Scarlett Johansson crève l’écran, a contribué à le faire découvrir à des Parisiens branchés. Plusieurs bars huppés de la capitale s’y consacrent désormais. Mais beaucoup de chanteurs en herbe, sujets au trac ou craignant les fausses notes, n’aiment pas se produire au milieu d’inconnus. Ils préfèrent louer de petites salles privées, spécialement équipées, pour pousser la chansonnette entre amis. Des cercles fermés, à l’abri d’oreilles étrangères.

Le « karaoké géant » de La Rochelle est ouvert, lui, aux citoyens de 7 à 107 ans. Quoiqu’ayant été décidé en raison du Covid-19, il est exactement le contraire de ce confinement. 

 

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