Je résiste, tu résistes, il résiste… On peut résister à la chaleur, à la faim ou à la douleur. Résister à l’envie de fumer ou de flanquer une gifle à un malotru. Résister au changement ou à l’air du temps. Aux critiques ou à la calomnie. À l’injustice, à l’arbitraire ou à la tyrannie.

Autant dire qu’un élève de terminale a toutes les chances de souffrir quand ce verbe apparaît dans un sujet de philo au bac. « Une passion peut-elle résister au temps ? » demande-t-on à des candidats de 17 ans. « La liberté est-elle une résistance ? » « Peut-on résister à la vérité ? » 

De futurs bacheliers ne sont jamais appelés à commenter cette pirouette d’Oscar Wilde : « Je peux résister à tout, sauf à la tentation. » En revanche, on leur soumet ce célèbre texte d’Alain : « Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance il assure l’ordre ; par la résistance il assure la liberté. La liberté ne va pas sans l’ordre ; l’ordre ne vaut rien sans la liberté. Obéir en résistant, c’est tout le secret. » En d’autres termes, il faut obéir dans ses actes et se rebeller par la pensée. Car si la résistance sort de la légalité, le pouvoir a beau jeu de l’écraser au nom de la lutte contre l’anarchie.

Tout le monde n’est pas d’accord avec le raisonnement d’Alain. Pour le philosophe Michel Onfray, il faut choisir : obéir ou résister.

Trop compliqué pour un jeune de 17 ans ? Pas forcément. Obéissance, résistance et aspiration à la liberté sont pour lui des choses familières. Rien ne lui interdit de décrocher une bonne note s’il sait s’appuyer sur son expérience et ses émotions.  

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