Alors que ce 27 mai quatre grandes figures de la Résistance reçoivent au Panthéon l’hommage de la nation, la place de l’histoire ne cesse d’être débattue. Aujourd’hui la Résistance est étudiée en CM2 à partir des figures de Charles de Gaulle et de Jean Moulin. En troisième, le thème « effondrement et refondation républicaine » implique d’expliquer que la France libre et la Résistance intérieure portent les valeurs de la République. Au lycée, « les combats de la Résistance contre l’occupant nazi et contre le régime de Vichy » sont étudiés en première S, ainsi qu’en premières L et ES où s’y ajoute la « refondation républicaine » de 1945-1946. Dans les sections des premières technologiques et professionnelles, les thèmes « l’année 1940 » et « Jean Moulin » interrogent les parcours individuels. Dans toutes les terminales, l’étude de la mémoire de la Résistance est proposée. Alors n’en jetons plus ! La Résistance est vivante à l’école !

Si l’on observe les propositions actuelles du Conseil supérieur des programmes pour l’école et le collège, il y a en apparence de quoi s’inquiéter. En CM2, alors qu’il est demandé d’étudier les guerres, la Ve République et les traces des conflits, nulle part le mot Résistance. En troisième, un chapitre de taille propose « la Seconde Guerre mondiale ; génocide des Juifs et des Tziganes ; déportations et univers concentrationnaires ». Nulle part, là non plus, la Résistance n’est directement inscrite ; il est encore temps de le faire.

Pourtant, faut-il s’en indigner et prendre les enseignants pour des idiots ? Il est évident que les professeurs mettront en avant l’épopée de la Résistance, proposeront en modèles les grandes figures comme les milliers de résistants qui peuplent nos monuments commémoratifs. Loin des débats qui voient s’escrimer des intellectuels parfois bien éloignés des pratiques, chaque professeur sait donner à la lettre des programmes un sel humain qui transmet les valeurs de la Résistance. Derrière les polémiques, eux continuent d’incarner la continuité de la République. 

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