Une viande de plus en plus « désincarnée »
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Longtemps, la viande a été un signe de puissance sociale en Occident. Dès le haut Moyen Âge, pour les élites issues des peuples germaniques qui ont conquis le monde gallo-romain, elle est associée à la force, à la vigueur, à la capacité de combattre et de commander. Et ce sont les produits carnés, les aliments supposés les plus nourrissants et les plus échauffants, que le christianisme a interdits lors des jours de pénitence alimentaire. Imposée par l’Église, l’alternance des jours gras et des jours maigres a fortement contribué à conforter la primauté de la viande, la cuisine des jours maigres (sans viande) se définissant par rapport à celle des jours gras. L’évolution même de la langue traduit ce primat absolu du carné. Étymologiquement, la « viande » est ce qui entretient la « vie ». Jusqu’au XVIe siècle, le terme signifie « nourriture » mais, à partir des XVIe-XVIIe siècles, il ne désigne plus que la chair des mammifères et des oiseaux – une mutation sémantique à apprécier dans le contexte d’une culture alimentaire marquée, pour le plus grand nombre, par les céréales et les légumineuses, cette « viande du pauvre ».
Selon un principe d’incorporation symbolique, la chair consommée permet au mangeur de faire sa propre chair. Jusque dans les années 1970, la viande a été associée à
« On mange avec notre culture, pas avec notre raison »
Gilles Daveau
Cuisinier et formateur, Gilles Daveau est l'auteur de Manger moins (et mieux) de viande. Il est primordial selon lui de transformer nos régimes alimentaires en profondeur, en donnant plus de place aux aliments d’origine végétale.
« Je pratique l’abattage à la ferme »
Stéphane Dinard
Pour moi, l’élevage industriel est la première des maltraitances. Les animaux ne sont pas faits pour vivre enfermés dans des cages ou des boxes, ni pour manger uniquement de la farine ! Une poule a besoin de gratter le sol, un cochon de le fouiller …
[Bonne bouffe]
Robert Solé
Le dîner mensuel de notre groupe d’amis, organisé à tour de rôle chez les uns ou les autres, est devenu une institution. Nous sommes une vingtaine. Celui ou celle qui reçoit à domicile est chargé de préparer le plat principal : selon l’inspiration, c’est généralement un bœuf bourguignon, une blan…
Une violence injustifiée
Thomas Lepeltier
Quelques vitrines de boucheries brisées et taguées avec le slogan « Stop au spécisme » ont récemment fait la une de l’actualité. Aussitôt attribuées à des véganes, ces actions ont été…