Pouvoir d’achat, pouvoir du chiffre
Temps de lecture : 5 minutes
[Archive] Pour la Première ministre Elisabeth Borne, le premier défi du gouvernement sera de « répondre à l’urgence du pouvoir d’achat ». Le 1 vous explique ce qui se cache derrière cet indicateur.
C’est une angoisse constante, celle du spectre de l’inflation et de la « vie chère ». Interrogés, les Français disent invariablement perdre du pouvoir d’achat. En septembre dernier, ils étaient encore 56 % à l’estimer en baisse depuis le début du quinquennat. Pourtant, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), « au regard des deux mandats passés, le mandat d’Emmanuel Macron est marqué par une évolution favorable du pouvoir d’achat des ménages ». Comment expliquer cette différence de perception ?
Les pistes pour rassurer les optimistes ne manquent pas, dont nombre se rapportent à des biais de perception : une sensibilité supérieure aux baisses plutôt qu’aux hausses ; une attention exagérée aux produits symboliques (la baguette), aux dépenses régulières (l’essence) plutôt qu’aux frais occasionnels (une voiture), aux achats directs (l’alimentaire) plutôt qu’aux prélèvements automatiques (le gaz) ; sans oublier une mémoire des prix couvrant une période souvent plus large (et plus vague) que l’indice
Les inégalités, un choix politique ?
Gabriel Zucman
Camille Landais
Les économistes Gabriel Zucman et Camille Landais partagent le constat que la politique d’austérité menée au long des trois derniers quinquennats est fondée sur une erreur de diagnostic et a nettement contribué à creuser les inégalités en France.
[Inégalités]
Robert Solé
À cause de cette fichue épidémie, leur pouvoir d’achat en a pris un sacré coup ! Les patrons des entreprises du CAC 40 n’ont touché en moyenne que 3,8 millions d’euros en 2020, soit 1 million de moins qu’en 2019.
A-t-on abandonné la question sociale ?
Vincent Martigny
Membre du comité éditorial du 1, le politiste montre comment la substitution du concept de catégorie socioprofessionnelle à celui de classe a profondément modifié le discours de la gauche, devenu moins structurel.