Comme beaucoup d’habitants des cheminées hydrothermales, Rimicaris exoculata vit en symbiose avec des bactéries. « Elles forment de longs filaments, dans la cavité sous la carapace de sa tête, décrit Marie-Anne Cambon. Ces bactéries utilisent le fluide des cheminées hydrothermales pour fabriquer des éléments nutritifs, comme des lipides ou des sucres. » La crevette hôtesse profite de ce restaurant à domicile : à travers une membrane, elle absorbe en continu ce que produisent les bactéries, sans même avoir besoin d’avaler. En échange, le crustacé nage jusqu’aux fluides hydrothermaux pour rassasier ses « invitées », puis file de nouveau vers l’eau plus fraîche pour respirer. À la façon d’essaims, les groupes de crevettes grouillent frénétiquement. « C’est un peu une danse à la vie, à la mort, très énergivore. Sans compter qu’elle mue tous les dix jours. Pour moi, c’est une super crevette », sourit la scientifique.
Rencontre avec les « super crevettes »
20 000 LIEUX SOUS LA MER avec la flotte océanographique françaiseTemps de lecture : 1 minutes
« Les usages des grands fonds se multiplient et le droit court après ces évolutions »
Sophie Gambardella
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Sophie Gambardella, spécialiste de la gestion des ressources biologiques marines qu coordonne le projet Abysses du CNRS et Walter Roest, chercheur à l'Ifremer, nous font part de l'intérêt scientifique des explorations des grands fonds, et de l'éthique de l'océan qui se développe de plus en plus e…
Le mot de Robert Solé
Robert Solé
Tryphon Tournesol apparaît en 1945 dans l'album de Tintin Le Trésor de Rackham le Rouge, dans lequel il conçoit un sous-marin de poche pour explorer les abysses.
Climat : « La réponse des abysses risque de s’essouffler »
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L'océanographie Catherine Jeandel explique que l'océan profond est en lien direct avec le climat et dissout près d'un quart du CO2 émis par les activités humaines : il est donc essentiel de préserver ces écosystèmes.