Comme beaucoup d’habitants des cheminées hydrothermales, Rimicaris exoculata vit en symbiose avec des bactéries. « Elles forment de longs filaments, dans la cavité sous la carapace de sa tête, décrit Marie-Anne Cambon. Ces bactéries utilisent le fluide des cheminées hydrothermales pour fabriquer des éléments nutritifs, comme des lipides ou des sucres. » La crevette hôtesse profite de ce restaurant à domicile : à travers une membrane, elle absorbe en continu ce que produisent les bactéries, sans même avoir besoin d’avaler. En échange, le crustacé nage jusqu’aux fluides hydrothermaux pour rassasier ses « invitées », puis file de nouveau vers l’eau plus fraîche pour respirer. À la façon d’essaims, les groupes de crevettes grouillent frénétiquement. « C’est un peu une danse à la vie, à la mort, très énergivore. Sans compter qu’elle mue tous les dix jours. Pour moi, c’est une super crevette », sourit la scientifique.

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