Les scientifiques résolvent une à une les inconnues des grands fonds, parfois très concrètes. La pêche en eaux profondes impacte-t-elle les écosystèmes ? « Des campagnes en Irlande et le long des côtes françaises l’ont prouvé, et l’Union européenne a interdit le chalutage à plus de 800 mètres », se félicite Karine Olu. Les anciens sites hydrothermaux sont-ils suffisamment inactifs pour y envisager une exploitation minière ? « On s’est regroupé avec d’autres scientifiques et on a monté un projet : les géologues ont fouillé les sédiments, les chimistes ont pris les fluides, les microbiologistes ont analysé les bactéries… », raconte Marie-Anne Cambon. Verdict : la vie est bien là, avec des colonies microbiennes et des micro-animaux dans les sédiments. « Cette dichotomie est centrale : si le site est actif, on n’y touche pas ; s’il est considéré comme inactif, on dévaste tout », s’inquiète la scientifique. Et de nouveaux mystères font régulièrement surface. Dernier en date : l’énigmatique découverte d’un « oxygène noir », produit dans les grandes profondeurs.
Ce que l’on sait… et ce que l’on ignore
20 000 LIEUX SOUS LA MER avec la flotte océanographique françaiseTemps de lecture : 1 minutes
« Les usages des grands fonds se multiplient et le droit court après ces évolutions »
Sophie Gambardella
Walter Roest
Sophie Gambardella, spécialiste de la gestion des ressources biologiques marines qu coordonne le projet Abysses du CNRS et Walter Roest, chercheur à l'Ifremer, nous font part de l'intérêt scientifique des explorations des grands fonds, et de l'éthique de l'océan qui se développe de plus en plus e…
Le mot de Robert Solé
Robert Solé
Tryphon Tournesol apparaît en 1945 dans l'album de Tintin Le Trésor de Rackham le Rouge, dans lequel il conçoit un sous-marin de poche pour explorer les abysses.
Climat : « La réponse des abysses risque de s’essouffler »
Catherine Jeandel
L'océanographie Catherine Jeandel explique que l'océan profond est en lien direct avec le climat et dissout près d'un quart du CO2 émis par les activités humaines : il est donc essentiel de préserver ces écosystèmes.