Cédric

À l’école de son village, on l’appelait « Moisi ». Ses camarades aimaient rire du fait qu’il transpirait des mains. « Toute occasion était bonne pour se moquer de moi », raconte timidement Cédric*, d’habitude très bavard. Quinze ans se sont écoulés, mais les souvenirs sont précis. De sa scolarité, le jeune homme se rappelle la peine ressentie le jour où, dans la cour du collège, on l’a obligé à s’asseoir en tailleur autour d’un poteau de telle sorte qu’il ne puisse plus se relever. Il n’a pas oublié non plus les trajets en bus scolaire. Chaque après-midi, à la descente du véhicule, plusieurs élèves le bousculaient et le faisaient rouler dans les champs de blé. « Au printemps, ça me déclenchait des crises d’allergie. Pourtant, ils n’ont jamais voulu arrêter. » Le garçon a vite compris qu’il était inutile d’en parler aux adultes : tous faisaient la sourde oreille. Le jour où des élèves sont venus le « mitrailler au paintball » sur le perron de la maison familiale, c’est son grand frère qui est venu le défendre. « Mes parents ont minimisé le problème, c’était normal pour eux. » Quant aux professeurs et aux CPE, les larmes n’avaient aucun effet sur eux. « Ce n’est pas le moment », lui répondait-on, l’encourageant à se taire. Ce qu’il a fini par faire. C’est pourtant bien un problème de harcèlement qui a poussé Cédric à renoncer dans un premier temps à un parcours scolaire classique, puis à l’école tout court. Ses notes, toujours excellentes en début d’année, baissaient progressivement mais ne passaient jamais sous la barre du dix sur vingt. En troisième, conscient de son potentiel, il décide malgré tout de se lancer dans un brevet d’études professionnelles (BEP) pour apprendre le métier de cuisinier. Un moyen pour lui d’échapper à un environnement qui le rend malheureux. Si les cours théoriques lui plaisent beaucoup, la pratique s’avère plus compliquée. Et socialement, il peine à se lier aux autres élèves. Les moqueries recommencent, dans une moindre mesure. « J’avais gardé mon comportement de bouc émissaire. » 

Il s’accroche malgré tout, termine sa première année de bac pro et part en stage, avant de comprendre qu’il s’est mal orienté : la passion n’est pas là. « En rentrant, je me suis couché dans mon lit et j’y suis resté pendant une semaine et demie. » Déprimé, il n’a plus la force de retourner à l’école. Il décroche. Pour échapper aux cris de sa mère, il se réfugie dans les jeux vidéo et vit la nuit. Son père, qui n’a jamais eu son bac mais « qui a réussi tout ce qu’il a entrepris », reste muet face au décrochage de son fils. « Encore aujourd’hui, je ne sais pas ce qu’il pense de tout cela », regrette-t-il. L’ambiance à la maison est électrique. Quand ses parents lui confisquent son ordinateur, l’adolescent part s’installer chez un ami. Il a alors 17 ans. Son mal-être est si grand qu’il espère mourir dans un accident. « J’étais détruit, j’avais peur de tout et n’importe quoi. » Le simple fait de téléphoner lui paraissait comme une épreuve insurmontable. Les moqueries, subies dès l’âge de 10 ans, avaient fini par provoquer chez lui une phobie sociale paralysante. 

Épaulé par la mère de son ami, Cédric s’inscrit au Clept, un établissement alternatif grenoblois destiné aux décrocheurs. Les cours sont adaptés et ont souvent lieu sous la forme de discussions. Les « boutiques d’écriture » aident les jeunes à se sentir de nouveau à l’aise avec l’écrit. « Le Clept m’a appris à communiquer, explique-t-il. Le soir, on allait boire des bières avec les autres élèves. J’ai appris à raconter mon histoire en toute confiance et à être fier de mon parcours. » Loin d’être idiot, le jeune homme finira même par obtenir son baccalauréat. Mais à l’université, il décrochera de nouveau. « Quand tu sors d’une école comme le Clept, tu as l’habitude d’être écouté et pris en considération, explique-t-il. À la fac, tu es anonyme. » 

Comme de nombreux autres décrocheurs, Cédric aimait aller en classe pour apprendre. À 25 ans, il est désormais animateur de centre de loisirs – un métier qu’il adore. Il regrette que l’école ne lui ait pas tendu la main à l’époque. « On parle d’égalité des chances, dit-il, mais la chance, c’est le hasard. Ironique, non ? » 

 

Suzanne

Assise à la terrasse d’un café, Suzanne demande, un peu gênée : « On a le droit de commander quoi ici ? » L’hiver dernier, lorsqu’elle séchait les cours, l’adolescente de 16 ans a passé du temps dans les rues de Grenoble à observer l’intérieur des brasseries, des bars et des cafés sans jamais oser y entrer. La chaleur l’attirait. « Il faisait super froid en janvier, et je ne pouvais pas rentrer chez moi avant l’heure parce que ma mère travaillait de la maison », explique-t-elle en sirotant son diabolo fraise. Déscolarisée depuis quatre mois, Suzanne se sent libre et soulagée. Elle ne trouvait pas sa place à l’école où elle avait l’impression « d’être un mouton ». « Si tu es toi, ça ne marche pas, dit-elle. À l’école, tu t’assois, tu écoutes et tu te tais. »

Bien qu’elle ait décroché au lycée, Suzanne commence à se désintéresser des cours à partir de la cinquième. « Cette année-là, on m’a changée de classe parce que j’étais accusée de faire partie d’un groupe de filles qui cherchaient les problèmes ». Séparée de ses amies, elle ressent alors un profond sentiment d’injustice. Excellente élève jusque-là, elle perd toute motivation et voit ses notes baisser. L’adolescente commence à se poser des questions sur l’utilité de l’école, les cours lui paraissent « de plus en plus fades ». Elle ne se décourage pas pour autant et demande à être transférée au collège Champollion, réputé pour son élitisme. « Je me suis dit, s’ils me prennent, je ne rigole plus. » Sa requête acceptée, Suzanne est déterminée à être la meilleure élève de sa classe. « Le discours de rentrée du directeur mettait la pression, mais ça m’a encore plus motivée ! ». Mais les problèmes reviennent. Dans sa classe, des filles la menacent et lui promettent de lui « faire la misère ». Un jour, l’une d’entre elles en vient aux poings. Suzanne est terrifiée, a peur de retourner à l’école. La confrontation des deux jeunes filles dans le bureau du CPE n’y change rien. « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à sécher les cours », se souvient-elle. Ses absences répétées ne l’empêchent pas d’obtenir son brevet avec un 15/15 en rédaction, ainsi que son passage en classe de seconde, mais Suzanne est décidée. Elle sait qu’elle ne veut plus aller à l’école. 

Elle se confie alors à la conseillère d’orientation, qui ne parvient pas à l’aider. « Elle me sortait des options que je connaissais déjà, j’avais fait beaucoup de recherches sur Internet. » Certains professeurs tentent de la rattraper, en vain. « Je n’arrivais pas à montrer mes capacités, ça ne servait à rien. » À la maison, il lui est de plus en plus difficile de cacher ses mauvaises notes et ses absences. « Ma mère s’est rendu compte que je séchais et j’ai dû lui avouer que je ne pouvais plus aller à l’école. J’avais la gorge serrée. Elle m’a engueulée un peu, au début, et après elle m’a soutenue. C’était le plus important pour moi. »

Suzanne cherche alors de l’aide à l’extérieur. Sa sœur, qui est passée par là, lui parle de La Bouture, une association grenobloise de lutte contre le décrochage scolaire. Avec l’aide de la structure, Suzanne rédige une lettre de démission qu’elle remet à son lycée, et prend rendez-vous avec l’ADIIJ, l’Association départementale d’information et d’initiative jeunesse. Sa conseillère, Sophie, l’écoute et l’accompagne dans sa recherche de formation. « Pour la première fois, on m’a dit qu’il était possible de ne pas vouloir aller à l’école, se rappelle Suzanne. Ça m’a soulagée et, depuis, je ne ressens plus de haine. »

L’école, elle compte même y retourner un jour, quand elle saura vraiment ce qu’elle veut faire de sa vie. Elle rêve d’un lieu où les professeurs seraient davantage des éducateurs. Une école « sans hiérarchie, mais avec du respect ». « C’est pas parce que t’es jeune ou que tu décroches que t’es con », dit-elle. Elle voudrait aussi que l’on y développe des activités comme la danse, « pour pouvoir s’exprimer, parce que c’est ça dont on a besoin quand on est ado ». 

En attendant, Suzanne cherche sa voie hors des sentiers battus. Elle vient de postuler pour un service civique dans une maison de retraite et est heureuse à l’idée de passer du temps avec des personnes âgées. « Si ça peut faire changer l’image des jeunes, dit-elle, alors ça m’intéresse. » Elle a encore un peu de mal à se faire à l’étiquette de décrocheuse qu’on lui attribue.

 

Moussa

Quand il s’est fait expulser de son collège, Moussa pensait que ses parents l’inscriraient dans un autre établissement. Il n’imaginait pas qu’à 16 ans, il soit possible de quitter le collège définitivement. Les avertissements avaient pourtant pour objectif de l’alerter, mais l’adolescent préférait « faire rire la classe et perturber les cours que penser à son avenir ». Dans les locaux de la mission locale de Gennevilliers, le jeune homme, désormais âgé de 21 ans, se remémore ses derniers mois d’école : « Je comprends qu’ils m’aient fichu dehors, j’étais un fouteur de merde. »

À l’époque, Moussa s’exprime par la violence. « J’me prenais la tête avec les flics, je les caillassais. Y’avait pas de raison précise, j’les aimais pas, c’est tout. » Un jour, en classe, une professeur tient des propos qu’il juge raciste. La colère monte : « J’ai retourné la table, je voulais la frapper. » La limite est franchie, il n’a plus le droit de remettre les pieds à l’école. « Quand ils m’ont viré, ça ne m’a rien fait. J’avais pas envie de grand-chose de toute façon, et surtout pas de rester toute la journée sur une chaise. Ce qui me faisait kiffer à l’époque, c’était l’armée. Je regardais les entraînements sur Internet. » Sa mère refuse qu’il s’y inscrive, de peur de ne plus le voir. « Ce qui la faisait surtout flipper, c’était que je tue des gens. »

Pour tenter de lui faire prendre conscience de la chance qu’il a de pouvoir aller à l’école, ses parents prennent une décision radicale. « Ils m’ont envoyé au bled, au Mali. Pendant deux ans, je suis allé à l’école coranique. Ça m’a calmé. » Matin, midi et soir, Moussa récite des sourates par cœur. Il se rend compte qu’il est capable d’apprendre, et même d’en éprouver un certain plaisir. À ses yeux, la religion a plus d’importance que l’école. À son contact, il écoute enfin. Il réalise aussi que la vie à Gennevilliers, ce n’est pas si terrible. « Là-bas, j’ai ouvert les yeux, explique-t-il. Je me suis rendu compte de ce que c’était, la vraie galère. »

Lorsqu’il rentre en France à 18 ans, Moussa est déterminé à reprendre le chemin de l’école. Il cherche un lycée proche de chez lui et s’inscrit en CAP mécanique. « Ça me plaisait au début, mais au final ce n’était pas ce que je voulais faire. » En réalité, ce qui l’ennuie, c’est d’être le plus âgé de la classe. « J’avais honte d’être encore là », confie-t-il. 

Il décroche dès la première année et part travailler sur les chantiers avec son père. L’expérience dure six mois, et ne le passionne guère. 

Il entend alors parler de la mission locale, un service de la ville qui aide les jeunes à s’insérer dans le milieu professionnel. Depuis 2014, Moussa y est inscrit, alternant périodes d’inactivité et petits boulots, comme assurer la sécurité du passage piéton à la sortie d’une école. « Là, j’ai passé des entretiens pour être vendeur chez Picard et surveillant dans un centre aquatique, mais ils ne m’ont pas pris. » Pour l’heure, Moussa bénéficie de la Garantie jeunes, un dispositif de l’État destiné aux jeunes de 16 à 26 ans qui ne parviennent pas à trouver un emploi. Chaque mois, pendant un an, il perçoit 470 euros et apprend à chercher du travail efficacement avec l’aide de conseillers. « Je vais passer mon BAFA en octobre, annonce-t-il sans grande motivation. Pour l’instant, ça me va. J’aime bien m’occuper de mes frères et sœurs. » L’armée est toujours dans un coin de sa tête. Il n’a pas parlé de sa passion à la mission locale. Il sait que sa mère ne changera pas d’avis sur la question.

 

Kate

Lorsque son père a commencé à la frapper, Kate était en CP. Cette année-là, la fillette doit apprendre à lire en même temps qu’à supporter les coups d’un homme alcoolique. Entrée brutale dans la cour des grands. À la maison, la vie est un enfer qu’elle redoute de retrouver chaque soir. L’école, heureusement, la protège. Du moins c’est ce qu’elle croit au départ. 

« En CE2, la maîtresse a remarqué une blessure que j’avais sur le crâne, se souvient-elle. Je lui ai expliqué qu’on m’avait donné coup de marteau sur la tête. » Inquiète, l’enseignante convoque les parents. Ces derniers s’en sortent en inventant une histoire d’accident. « Je n’ai jamais plus osé demander de l’aide, dit-elle. Ce jour-là, j’ai perdu confiance en l’école. » 

Au collège, Kate cache ses blessures sous des pulls à manches longues. La bonne élève passe inaperçue jusqu’en troisième, au moment où les coups se font plus violents encore. « Mes notes ont chuté d’un coup. Je n’arrivais plus à me concentrer en classe, je pensais à la maison parce que j’avais peur de rentrer. » Son professeur de latin, M. Taxil, sait que la jeune fille a des capacités et s’inquiète pour elle. Quand elle manque l’école, il vient lui rendre visite chez elle. « Mes parents mentaient, faisaient bonne figure devant lui. » M. Taxil n’a jamais su que Kate était une enfant battue. 

Sa moyenne générale et ses nombreuses absences ne lui permettant pas d’accéder au lycée, elle est contrainte de redoubler. « Aux yeux des profs, j’étais une décrocheuse alors qu’en réalité mon père m’interdisait d’aller à l’école. » 

Le coup de grâce arrive au cours de son année de seconde, lorsqu’on lui découvre une maladie héréditaire du foie. Hospitalisée pendant un an, elle est si faible qu’elle ne peut même plus se brosser les dents. Elle demande pourtant à prendre des cours depuis son lit d’hôpital, mais ses parents refusent. Elle a 16 ans, l’école n’est plus obligatoire. Ses professeurs ne s’inquiètent pas de ce que la jeune femme est devenue. « J’ai l’impression que l’école m’a abandonnée, c’était dur. » La jeune fille voit son avenir lui échapper définitivement. « Je me suis dit que j’étais finie, fichue, foutue. Je voulais tellement faire mieux que mes parents… » Elle se console en lisant des polars et en regardant des séries américaines sur la police d’investigation. « On me dit souvent que j’ai une très bonne orthographe. C’est grâce à tous ces livres que j’ai lus. »

À sa sortie, Kate sait qu’elle a pris trop de retard sur le programme pour reprendre les cours. À la maison, père et mère sont sans-emploi. Sa mère, qui faisait des ménages, a fini par arrêter. Quant à son père, son alcoolisme l’a rendu inapte au travail. C’est Kate qui doit se charger de nourrir ses parents et ses frères et sœurs. Elle s’inscrit à la mission locale d’Istres, une commune située à une cinquantaine de kilomètres de Marseille. Les rendez-vous sont difficiles à décrocher : le nombre de jeunes inscrits est largement supérieur à celui des offres d’emploi dans la région. Kate effectue quelques petites missions : faire les courses pour des personnes âgées, préparer les stands sur les marchés. « Je pouvais gagner cinquante euros dans la matinée, c’était pas mal. » Cinquante euros qui partaient directement dans la poche de sa mère. 

Quand le travail manque, Kate accepte de faire des stages non rémunérés. « C’était pour m’occuper, et ça me permettait d’être loin de chez moi. » Faire les box d’un centre équestre, la plonge dans un restaurant, aider un fleuriste à vendre ses plantes, faire les inventaires chez Leader Price, chez Jardiland… toute occasion est bonne à prendre pour s’échapper de la maison. Elle sait que pour s’en sortir, elle devra passer son baccalauréat. Et son rêve d’enfance continue de trotter dans sa tête : devenir gendarme. À la maison, étudier est pourtant impossible. « Je n’avais pas de bureau, et on était trois enfants dans la même chambre. »

Quand le soir vient, Kate se réfugie dans les jeux de rôle en ligne. Sous pseudonyme, elle s’invente une nouvelle vie qu’elle contrôle du bout de ses doigts. Quelques heures par jour, elle quitte son quotidien. « C’est comme ça que j’ai rencontré mon petit ami il y a deux ans, raconte-t-elle. On s’appréciait bien en tant que joueurs et quand on s’est rencontrés dans la vraie vie, c’était évident. » Progressivement, elle gagne confiance en elle. « L’amour qu’il m’a donné a fait comme un déclic ». 

Grâce à lui, Kate se sent à 23 ans la force de raconter les grandes lignes de son histoire. Le jeune homme, qui habite chez ses parents dans le Morbihan, lui propose d’emménager avec sa famille. Elle n’hésite pas une seule seconde : sans prévenir, Kate part pour la Bretagne et décide de se présenter au bac en candidat libre à la session prochaine. C’est dans la chambre de son petit ami et avec l’aide de sa « nouvelle famille » qu’elle prépare ses examens. Chaque jour, pendant un an, elle étudie de 9 heures à midi, puis de 14 heures à 18 heures. Les débuts sont compliqués : « C’est dur, l’école sans prof ! J’avais du mal à me concentrer, le moindre bruit d’oiseau me distrayait. » Sur Internet, elle trouve tous les cours dont elle a besoin sur trois sites en accès libre : Kartable, AfterClasse et digiSchool. Sur Facebook, elle rejoint des groupes de soutien. « On pouvait y poser toutes nos questions, et des élèves postaient leurs cours du CNED sans rien demander en retour. »

En juin 2017, Kate est fin prête : elle passe ses écrits à Vannes, l’épreuve de sport à Quimper et ses oraux de langues près de Lorient. « Quand j’ai vu mon nom sur la liste des candidats reçus, j’étais trop contente », raconte la jeune fille, en se redressant légèrement sur sa chaise. Pour la première fois au cours de l’entretien, un sourire franc éclaire son visage. « Je suis heureuse de réussir à parler de mon histoire, ça me soulage », explique-t-elle. Elle n’a jamais réussi à se confier pleinement auprès de ses beaux-parents, en qui elle a pourtant confiance. « Je voulais leur écrire une lettre pour leur raconter et les remercier, mais je n’ai jamais osé. » Voilà qui est fait.  

 

* Certains prénoms ont été modifiés. 

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