La parution, il y a quelques mois, de l’étude internationale PISA est venue rappeler ce cruel constat : la France reste l’un des plus mauvais élèves de l’OCDE. Si le pays est bien capable de former une (maigre) élite, il se distingue avant tout par son déterminisme social, ses inégalités profondes, son incapacité à réduire son noyau dur d’élèves en échec scolaire. Il n’y a pourtant pas de fatalité : certains de nos voisins ont su tirer les leçons du « choc PISA » et mener les réformes nécessaires – avec des résultats probants. La France, elle, joue les dilettantes et remet encore le devoir à demain. Depuis quelques années, l’Éducation nationale a bien mis la question du décrochage au cœur de ses priorités. Mais, dans les faits, de nombreuses structures de retour à l’école peinent encore à obtenir un soutien franc de l’institution. Dernier exemple en date avec le Pôle innovant lycéen, premier établissement parisien à destination des décrocheurs, aujourd’hui menacé de fermeture. En cause : la décision du rectorat de déménager le PIL du xiiie arrondissement vers de nouveaux locaux, inadaptés à son projet pédagogique ou à la spécificité des quelque 125 élèves qu’il accueille. Le signal est inquiétant, au moment même où ces initiatives innovantes, fondées sur l’autonomie et la collégialité, gagneraient à être encouragées. Il souligne le profond besoin d’évolution d’un mammouth par trop indifférent à ses éléments les plus fragiles. À l’heure de la rentrée des classes, il est grand temps de reprendre la copie. 

Illustration : Henri Cueco, maquette de décor mural, 1984
© Rmn-Grand Palais / Martine Beck-Coppola © Adagp, Paris 2017

 

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