Mon fils Raphaël est rentré un midi de l’école, très énervé, et m’a annoncé de but en blanc : « Je ne veux plus jamais aller à l’école. » Il était en quatrième. Il disait qu’il en avait marre des profs et qu’il ne voulait plus les voir. Il a fallu que je me fâche pour qu’il reprenne les cours l’après-midi. Et puis, le soir, il est revenu dans le même état, aussi révolté et braqué. En fait, sa professeur d’espagnol lui avait mis un zéro parce qu’il avait oublié ses affaires. Il ne supportait pas cette injustice et ne voyait pas comment il pourrait remonter sa moyenne. Il était démoralisé et démobilisé. Je trouvais qu’il exagérait. Je me suis dit que ça allait lui passer. Mais, quelques semaines plus tard, il a bien fallu me rendre à l’évidence. Ce n’était pas une incartade. 

L’école est devenue le centre de tous nos conflits. Raphaël séchait les cours, il ne faisait plus ses devoirs et ses notes étaient en chute libre. Lui, qui était avant cela l’un des premiers de sa classe en mathématiques et en sciences, était devenu en quelques mois le dernier en tout. Son idée de quitter l’école grossissait de jour en jour et il se montrait de plus en plus indiscipliné. Plusieurs fois collé pour son mauvais comportement, il a fini par être renvoyé temporairement, une petite victoire pour lui qui, de cette façon, échappait à sa « prison ».

Mes punitions étaient toutes plus inefficaces les unes que les autre

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