En Colombie, le masque est désormais une habitude
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Pour une fois, le vent a l’air de souffler dans les rues de Medellín en ce début du mois de mars 2020. Les rues sont désertes, la circulation des véhicules est interdite et les gens portent tous un masque… sauf qu’ici la pandémie mondiale de coronavirus n’est pas en cause ! La « ville du printemps éternel » subit des pics de chaleur et donc de pollution jamais atteints. Le masque est déjà entré dans les mœurs des habitants des grandes villes colombiennes, habitués aux contaminations de l’air à répétition. Alors quand survient la pandémie, avec un premier cas le 6 mars, les Colombiens ont déjà anticipé et portent en grande majorité le masque dès qu’ils sortent de chez eux.
Quelques semaines plus tard, le 25 mars, le confinement est décrété pour tout le pays. Le masque devient alors obligatoire pour les personnes à risque, atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes et les seniors de plus de 70 ans. Le 4 avril, le gouvernement annonce l’obligation de le porter dans les transports publics, les supermarchés et les banques. Mais de nombreuses villes avaient déjà pris ces mesures. Le 1er juin, avec l’assouplissement du confinement et la réouverture de nombreux secteurs économiques, le masque est imposé pour tous et dans tout l’espace public, y compris dans la rue. À Bogota, c’était déjà le cas depuis le 11 mai. Même dans les véhicules particuliers, la mesure s’applique s’il y a plus d’un passager !
Pas de polémique, pas de critique : jusqu’ici, les Colombiens suivent les recommandations à la lettre puisque l’amende s’élève à 936 320 pesos, soit environ 208 euros, l’équivalent d’un mois de salaire minimum colombien. Le confinement a été prolongé jusqu’à fin août alors que le pays voit arriver le pic de l’épidémie. Avec 476 660 cas de Covid-19, la Colombie est désormais le huitième pays le plus touché par la maladie. « Le problème est que plus personne ne respecte un confinement de près de cinq mois, les gens sont fatigués. Ils sortent avec leur masque mais ne respectent pas forcément les gestes barrières. Ensuite, ils se regroupent en famille ou entre amis », regrette Lina Marcela Barrera Arenas, épidémiologiste à l’université d’Antioquia. Ces dernières semaines, le nombre de cas a explosé, mais, selon un sondage publié le 18 août par EcoAnalítica, 64,4 % des Colombiens approuvent la façon dont le président conservateur Iván Duque gère la pandémie.
« Le masque fait le lien entre ma vulnérabilité et ma responsabilité »
Corine Pelluchon
Après six mois d’atermoiements, de tergiversations, de déclarations hésitantes ou contradictoires, la France a peu à peu imposé au cours de l’été le masque dans son espace public. Les entreprises doivent également se plier à ce nouvel usage qui risque de marquer durablement nos modes de vie. Face…
[Bises]
Robert Solé
Alors que le distanciel et les gestes barrière s’installent dans la durée, il est bon de le rappeler : le port du masque permet de découvrir le plus sincère des sourires, celui qui se fait avec les yeux.
Une adhésion de principe, un casse-tête pratique
Manon Paulic
Arthur Frayer-Laleix
Les sondages sont nets : une très large majorité de Français se déclarent convaincus des vertus du masque pour se protéger, soi et son entourage, du Covid-19. Mais, si le rejet des restrictions sanitaire…