[Richesses]
Temps de lecture : 2 minutes
Intarrisable sur le « déclin français », l’essayiste libéral Nicolas Baverez ne cesse de sonner le tocsin depuis des années. Sous sa plume, les métaphores, exprimées ou suggérées, se bousculent. La dette s’envole, répète-t-il, tout en constatant que la France est écrasée sous son poids. Une France qui, à force de vivre au-dessus de ses moyens, serait déjà en dessous de la ligne de flottaison. « Cessons de creuser le trou de la dette », a écrit Baverez dans Le Figaro, avant d’affirmer dans Le Point que « la France se prépare méthodiquement à se fracasser sur le mur de la dette ». Un trou ou un mur ? La métaphore est filée dans les deux sens, un point à l’endroit, un point à l’envers, sans doute en raison de la gravité de l’affaire.
Mais l’État n’a pas le monopole de l’endettement. C’est aussi un tourment pour nombre de particuliers. « Qui paye ses dettes s’enrichit », dit le proverbe. Allez en convaincre un entrepreneur en faillite, harcelé par ses créanciers ! Le malheureux n’a que faire d’un enrichissement moral : son souci, dans l’immédiat, n’est pas d’alléger sa conscience, mais de grossir son portefeuille. Balzac, qui jetait l’argent par les fenêtres et passait son temps à fuir les huissiers, écrivait plutôt : « Qui perd ses dettes s’enrichit. »
Dans les relations humaines, la question se pose tout autrement. On a du mal à accepter un cadeau (« Fallait pas ! »). « Rendre » une étrenne ou une invitation à dîner apparaît comme une nécessité, comme s’il fallait absolument effacer ce que l’on vient de recevoir. Il ne s’agit pourtant pas d’annuler une dette, mais d’accueillir un don. Laissons à l’autre le plaisir de nous faire plaisir. Lui dire simplement un vrai merci. Au lieu d’être un fardeau, la dette devient alors une richesse, un délice.
« La dette est un mauvais choix quand elle devient le seul choix possible »
Laure Quennouëlle-Corre
L’historienne Laure Quennouëlle-Corre, qui vient de publier Le Déni de la dette : une histoire française chez Flammarion, revient sur la place qu’occupe cette question dans notre société. Elle rappelle que si le niveau actuel de la dette française ne semble pas inquiéter les marchés fina…
S’endetter pour le climat ?
Anne-Laure Delatte
Pour l’économiste Anne-Laure Delatte, le financement de la transition écologique ne peut se passer d’un recours à l’endettement pour des raisons aussi bien morales qu’économiques.
Dette : mode d’emploi
Jean Pisani-Ferry
L’économiste Jean Pisani-Ferry, qui a mené l’an dernier une mission sur l’évaluation des impacts macroéconomiques de la transition énergétique, signe en poster de ce numéro un grand texte sur les enjeux et les mécanismes de la dette publique. Une éclairante leçon d’économie qui met en lumière cer…