Dans ce café parisien, l’arrivée d’Abdou Borgi n’est pas passée inaperçue. 

– Comment nous reconnaîtrons-nous ? lui avais-je demandé. 

– Facile, je porte l’habit touareg, m’avait-il répondu. Effectivement. Vaste turban indigo qui lui drape le bas du visage, imposant boubou outremer à soutache blanche, il dissipe la grisaille ambiante. S’il n’avait pas son MacBook sous le bras, qui croirait avoir affaire à un entrepreneur français d’aujourd’hui ? Ce qu’il est pourtant. 

« Depuis trente ans, je conduis des groupes dans le désert. D’accord, je ne sais faire que ça, mais je peux le faire dans n’importe quel désert. Je suis né et j’ai grandi nomade. » 

Abdou Borgi parle en phrases nettes et imagées. « Les oasis, c’est le contraire des îles. Il y a du sable partout, et à un endroit, de l’eau fossile fait naître la végétation. Mon oasis s’appelle Djanet, qui veut dire paradis. Elle est l’une des plus importantes du Sahara. »

Plusieurs millénaires avant sa construction par les Touareg au Moyen Âge, dans le coin sud-est de l’Algérie actuelle, des hommes vivaient là. Les gravures rupestres en bas relief sont le clou du circuit «&

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