Savoir qui est le peuple est une question qui occupe penseurs et politiciens depuis l’Antiquité. À Athènes, au Ve siècle avant J.-C., les premières institutions « démocratiques » sont fondées sur le règne du peuple, mais un peuple constitué uniquement d’hommes libres, ce qui exclut les femmes, les étrangers et les esclaves. Il faut ensuite attendre la Renaissance pour que le peuple refasse surface comme entité politique autonome en Occident, dans la tradition républicaine moderne issue des penseurs italiens comme Machiavel. Une fois encore, il s’agit là d’un « peuple » au sens restrictif, sans les femmes ni les étrangers ou les domestiques, un peuple constitué, dans la perspective de la plupart des auteurs, par les petits propriétaires matériellement indépendants. Dans cette conception toutefois, le peuple a un poids politique et son implication dans les affaires de la cité est décisive, notamment pour co

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