Quarante-cinq minutes plus tard, le vaisseau lunaire Arès-1 B quittait la station. Il n’y eut pas le déchaînement de puissance et de bruit qui accompagnait les départs depuis la Terre mais un simple sifflement presque inaudible au moment où les moteurs à plasma déversèrent dans l’espace leur faible courant électrique. La poussée se poursuivit durant un quart d’heure et l’accélération était si timide qu’elle n’empêchait nullement de se déplacer dans la cabine. Lorsqu’elle prit fin, pourtant, le vaisseau n’avait plus aucun lien avec la Terre. En s’éloignant de la station, il s’était libéré de l’emprise de la gravité et il constituait à présent une sorte de nouvelle planète qui tournait autour du Soleil selon sa propre orbite.

Floyd se trouvait seul dans la cabine prévue pour trente passagers. Il était étrange de voir tous ces sièges vides autour de soi et de profiter des attentions exclusives du steward et de l’hôtesse, sans parler du pilote, du copilote et des deux ingénieurs. Floyd doutait que beaucoup d’hommes, au cours de l’Histoire, eussent bénéficié d’un tel service. Il se souvint de la remarque cynique de certain pontife : «&

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