Victor Hugo - Magnitudo Parvi
Temps de lecture : 2 minutes
[…]
Enfant, comme deux hirondelles,
Oh ! si tous deux, âmes fidèles,
Nous pouvions fuir à tire-d’ailes,
Et plonger dans cette épaisseur
D’où la création découle,
Où flotte, vit, meurt, brille et roule
L’astre imperceptible à la foule,
Incommensurable au penseur ;
Si nous pouvions franchir ces solitudes mornes,
Si nous pouvions passer les bleus septentrions,
Si nous pouvions atteindre au fond des cieux sans bornes
Jusqu’à ce qu’à la fin, éperdus, nous voyions,
Comme un navire en mer croît, monte et semble éclore,
Cette petite étoile, atome de phosphore,
Devenir par degrés un monstre de rayons ;
S’il nous était donné de faire
Ce voyage démesuré,
Et de voler, de sphère en sphère,
À ce grand soleil ignoré ;
Si, par un archange qui l’aime,
L’homme aveugle, frémissant, blême,
Dans les profondeurs du problème,
Vivant, pouvait être introduit ;
Si nous pouvions fuir notre centre,
Et, forçant l’ombre où Dieu seul entre,
Aller voir de près dans leur antre
Ces énormités de la nuit ;
Ce qui t’apparaîtrait te ferait trembler, ange !
[…]
Extrait de « Magnitudo parvi », Les Contemplations, 1856
Au début du long poème Magnitudo parvi, Victor Hugo contemple le « noir chaos lumineux » du ciel étoilé en compagnie de sa fille Léopoldine. L’émerveillement se mêle à l’épouvante devant le mystère de la matière. Au risque de s’y perdre, le poète se fait astronaute pour « becqueter dans l’espace une miette de l’infini ».


« Lutter contre le réchauffement et explorer l’univers vont de pair »
Claudie Haigneré
La conquête spatiale semble avoir été mise en sommeil ces dernières décennies. Fait-elle aujourd’hui l’objet d’un nouvel élan ?
La communauté…
[Déjà-vu]
Robert Solé
Comment oublier ce moment historique ? Pour la première fois, un homme foulait le sol de la Lune. On l’a vu, revêtu de son scaphandre, descendre de l’engin spatial, puis faire quelques pas. Et, déjà, il était rejoint p…
À l’école de l’espace
Manon Paulic
ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN (Bas-Rhin). Debout sur l’estrade, Christina Giannopapa lève les yeux vers la grappe d’étudiants qui occupe l’amphithéâtre. La pièce est chaleureuse. Sur les murs habillés…