À titre expérimental, un hôpital de la province de Jiangsu, en Chine, a doté une douzaine de ses infirmières d’une tenue d’hôtesse de l’air. Les intéressées avaient fait préalablement un stage dans une compagnie aérienne, le but étant d’atteindre la même qualité de soin que le « service client » d’un avion. Demandera-t-on demain aux chirurgiens de troquer leur blouse verte contre un uniforme de commandant de bord ?

Cet hôpital chinois récrit l’histoire à l’envers. Car c’est une infirmière de l’Iowa, aux États-Unis, qui a inventé, en 1930, le métier d’hôtesse de l’air. Elle s’appelait Ellen Church, avait 25 ans et rêvait d’être pilote. À défaut, elle a proposé à la Boeing Air Transport (BAT), la future United Airlines, de prendre soin de ses passagers : les rassurer, leur servir des boissons, les aider à incliner leur siège à l’aide d’une clé anglaise… En blouse blanche, Miss Church a fait merveille. La compagnie a alors embauché d’autres candidates, qui devaient avoir un diplôme d’infirmière, peser moins de 52 kilos et, compte tenu de l’exiguïté des appareils, ne pas dépasser 1,58 mètre.

Nos hôpitaux, où règne aujourd’hui le blues, ont longtemps été dominés par des religieuses, d’une rigidité militaire, qui avaient l’avantage d’être entièrement dévouées à leur tâche. La laïcité est passée par là. Les « cornettes » ont été remplacées par des salariées en blouse blanche, puis en tunique et pantalon. Cette libération vestimentaire a nourri le fantasme de l’infirmière sexy, qui n’a rien à envier à celui de l’hôtesse de l’air. Décidément, on ne parvient pas à séparer ces deux professions ! 

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