Vers une esthétique anthropocène
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À mes yeux, l’imaginaire esthétique découle avant tout des avancées techniques, des transformations matérielles. C’est d’ailleurs ce qu’explique Marx à travers son concept de matérialisme historique : ce sont les transformations matérielles qui entraînent des changements moraux, sociaux, juridiques, esthétiques… C’est pourquoi l’esthétique a toujours un peu de retard. Prenez l’acier et le béton, qui se sont imposés comme matériaux dès la fin du XIXe siècle. Ils n’ont pas tout de suite donné lieu à un imaginaire nouveau. Pendant plus cinquante ans, on s’est contenté de copier les maisons de bois et de pierre du siècle précédent, comme en témoigne l’Opéra Garnier, construit en acier, bien que ses façades en pierre laissent penser le contraire. Il a fallu attendre les années 1920, avec Le Corbusier ou plus tard Mies van der Rohe et son célèbre Seagram Building à New York, pour qu’émerge une esthétique véritablement assumée du béton et de l’acier, laquelle dominera tout le XXe siècle.
Nous continuons de calquer l’esthétique de nos bâtiments sur les modèles du passé où l’on n’avait aucune considération pour les questions climatiques
Aujourd’hui, nous sommes dans une situation sim
« On s’accroche à un modèle qui ne peut plus exister »
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Grand entretien avec l’un des principaux représentants du mouvement de la décroissance en France, l'économiste et philosophe Serge Latouche.
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Ce fut un énorme tube des années 80 : Téléphone nous invitait à rêver d’un autre monde, où la Terre serait ronde… Le Parti socialiste l’utilisait même pour introduire ses meetings.
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