Dis donc, je t’ai à peine reconnue. Tu as changé quelque chose… Ta coiffure, peut-être ?

– Non, j’ai changé d’imaginaire.

– Ah ! Kécekça ?

– Je rêve d’un autre monde.

– Téléphone.

– Quoi, téléphone ?

– Tu ne te rappelles pas du groupe Téléphone ? « Je rêvais d’un autre monde… » Cet énorme tube des années 80. Le Parti socialiste l’utilisait même pour introduire ses meetings.

– Oui, oui… Mais je te prie de ne pas m’assimiler à des paroles aussi niaises.

– Pas si niaises que ça : « Je rêvais d’un autre monde / Où la terre serait ronde. » Jean-Louis Aubert et compagnie pensaient, comme toi sans doute, que la planète ne tournait pas rond.

– Admettons. Mais pourquoi « Où la lune serait blonde » ?

– Pour la rime. Je reconnais qu’ils auraient pu trouver mieux.

– « Je rêvais d’une autre terre / Qui resterait un mystère. » N’importe quoi !

– C’était une chanson, pas un traité de philosophie. « Je rêvais d’une autre terre / Une terre moins terre à terre. » Pas mal, non ?

– Bof !

– Et, dans la foulée, Téléphone voulait « tout foutre en l’air ». Ça rime parfaitement avec ton nouvel imaginaire.

– Pas du tout ! De petits pas minuscules m’enchantent. Je rêve autrement. Oui, j’ai changé. Ça se voit vraiment ? 

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