Ubisoft est le plus gros studio de jeux vidéo français et le troisième plus grand éditeur indépendant au monde. Retour sur une success-story à la française, ou comment un petit studio breton a su conquérir le cœur de millions de joueurs.

Une histoire de famille

Ubisoft, comme toute grande histoire, c’est avant tout une affaire de famille. Les cinq frères Guillemot – Claude, Michel, Yves, Gérard et Christian – héritent d’une activité de ventes de machines agricoles, alors fragilisée. La fratrie a le goût d’entreprendre et s’oriente vers un domaine plus prometteur : les nouvelles technologies. L’idée du jeu vidéo serait venue à Michel à la suite d’un voyage en Angleterre où il a découvert que ce loisir, moins coûteux de l’autre côté de la Manche, présente un gros potentiel. Dans la petite ville de Carentoir, en Bretagne, la société familiale commence en 1984 par se spécialiser dans la distribution de jeux pour les machines Amstrad et Atari sous l’enseigne Guillemot International.

C’est un franc succès, qui les amène à fonder dès l’année suivante Guillemot Corporation, dédié au matériel PC, puis, en 1986, Ubi Soft Entertainment à Paris. « Soft » fait référence à software, le mot logiciel en anglais. Quant à « Ubi », la légende a longtemps couru qu’il s’agissait de l’acronyme d’Union des Bretons indépendants. Yves Guillemot l’a depuis démentie en révélant dans une interview de 2012 que le terme « ubiquité », qui désigne la capacité d’être présent partout à la fois, fut choisi par les frères, car ils avaient dans l’idée que leur société se développerait dans le monde entier et simultanément. Les sociétés fleurissent, et vient alors le temps de se répartir les parts du gâteau : Claude devient PDG de Guillemot Corporation et directeur général d’Ubi Soft ; Michel va diriger LudiWap, filiale spécialisée dans les jeux sur téléphones portables ; Gérard prend les commandes de Gameloft, dédié au jeu en ligne ; Christian pilote Guillemot Ventures, pour garder un œil sur les jeunes pousses à

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