Quel jeune lecteur d’Harry Potter n’a jamais rêvé de recevoir un jour cette lettre scellée d’un cachet de cire rouge, livrée en toute discrétion par un hibou, qui annoncerait son admission à la prestigieuse école de sorcellerie de Poudlard ? Nous nous imaginions déjà choisir notre première baguette chez Ollivander, acheter notre chaudron et nos ingrédients à potion, rejoindre notre maison – nous avions tous notre préférence ! – et prendre des leçons de métamorphose et de vol sur balai… 

Vingt-sept ans après la parution du premier tome d’Harry Potter, alors que les Potterheads de la première heure lisent maintenant les aventures du « trio d’or » à leurs propres enfants, le sortilège lancé par J.K. Rowling est plus puissant que jamais. La saga littéraire est devenue une véritable galaxie. Le Wizarding World accueille désormais, outre les huit adaptations filmiques et les 500 millions d’exemplaires vendus, des spin-off comme Les Animaux fantastiques, une pièce de théâtre, Harry Potter et l’Enfant maudit, des jeux vidéo, des parcs à thème, et une quantité inimaginable de produits dérivés en tout genre – sans compter les innombrables détournements faits par les fans qui ne font pas partie du monde « officiel ». Il y a quelques mois, on apprenait qu’une nouvelle série est prévue pour 2026, par la chaîne HBO, qui a promis aux fans inquiets la plus grande fidélité au texte. Une annonce qui risque de porter la Pottermania à des niveaux inégalés pour la décade à venir.

Pourquoi ne parvenons-nous pas à quitter l’univers, pourtant parfois très sombre, imaginé par J.K. Rowling ? Peut-être parce que l’œuvre grandit avec son lecteur. À chaque relecture, à chaque âge de la vie, de nouvelles questions surgissent : comment fonctionne réellement ce monde ? La magie est-elle compatible avec la loi ? D’où viennent ces néologismes si savoureux – « moldu », « Poudlard », « Portoloin » – et comment conserver leur magie à la traduction ? À quelle école de philosophie le sage Dumbledore appartient-il ? Face à l’ascension inexorable de Voldemort, qui trouve aujourd’hui un écho inquiétant, comment une société, aussi magique soit-elle, peut-elle lutter contre la tentation autoritaire ?

Par la solidarité, l’éthique et l’espoir, nous répond Harry Potter. Comme le dit bien Dumbledore, « le bonheur peut être trouvé même dans les moments les plus sombres si seulement on se souvient d’allumer la lumière ». 

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