En cette fin d’année, qui était aussi la fin d’une décennie, les médias nous ont comblés. Chacun y est allé de son best of, fondé sur des statistiques, des sondages ou des like additionnés. Nous n’avons pas découvert seulement le palmarès des villes les plus cotées, des footballeurs les plus appréciés ou des vibromasseurs les plus performants : Les Échos ont désigné les meilleurs avocats d’affaires de France ; Le Parisien nous a révélé « le best of des perles du bac philo 2019 » ; Le Monde nous a indiqué les romans préférés de ses lecteurs ; tandis que des journalistes du Point ont classé l’intégralité des 256 épisodes de la série Friends, du pire au meilleur, en visionnant 86 heures de programme.

À vrai dire, ces précieux cadeaux ne sont pas réservés à la période de Noël. La notation et le classement s’appliquent en permanence à tout ce qui existe : les restaurants, les écoles, les hôpitaux… Et la culture n’est pas en reste : on n’arrête pas de nous dévoiler les meilleurs romans de la rentrée, les meilleurs spectacles de la décennie, les meilleurs films de tous les temps... La création culturelle, résumée en listes, devient un florilège de top ten et de top cent. Pour les consommateurs, faire les bons choix, c’est faire comme tout le monde.

Il y a quand même un problème car, dans une même catégorie (roman, film, série, chanson…), on nous offre plusieurs best of, établis par des jurys différents. C’est terriblement angoissant. Lequel de ces palmarès est-il le bon ? Que faut-il lire, voir, écouter ? Quelles œuvres dois-je aimer ? Va-t-on enfin se décider à nous fournir, pour chaque domaine, des best of de best of 

 

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