À R. M. Hermant
Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l’écorcobalisse.
L’autre hésite, s’espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C’en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s’emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret 
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne 
Et on vous regarde 
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.

Henri Michaux répond à l’impuissance par la lutte. Comme dans ce duel entre un « il » et un « autre » indéterminés. Où le français usuel est mis à mal par des mots-valises burlesques, qui pourraient naître du ventre. Quel étrange chemin de croix, ensuite ! La violence, l’incarnation et la mort semblent autant de stations dans la quête de ce mystérieux Grand Secret.

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