La violence qui n’a pas d’histoire est terrifiante. Elle crée la peur et le sentiment d’insécurité. La violence qui n’a pas d’histoire est une anomalie, une incompréhension, un monstre que l’on ne peut que stigmatiser et condamner. Et la violence qui passe en boucle sur nos écrans n’a justement pas d’histoire, pas de passé, elle est simplement spectaculaire et télégénique. Sa force est sa faiblesse. Car elle ne peut alors faire que le jeu des populismes opportunistes qui ne manqueront jamais de qualifier les auteurs de cette violence de barbares, de crétins, d’imbéciles, de malades ou de voyous. Une information – et a fortiori une image – violente sans passé, sans mémoire et sans histoire est un espace vide de sens. Et puisque la nature a horreur du vide, le spectateur va le remplir ici avec ce qu’il peut : son angoisse. Car c’est ainsi que l’homme fonctionne face à ce qui l’effraie et qu’il ne comprend pas. Et l’angoisse ne peut alors s’apaiser qu’avec en retou

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