Lors des six premières semaines de confinement (17 mars-26 avril 2020), les 15-24 ans ont passé 4 h 50 par jour sur Internet (+ 49 % par rapport à mars 2019 selon Médiamétrie). Et, pour les jeunes, Internet est apparu comme le salut face à la situation sidérante imposée par le Covid-19. Ce all-purpose media (« média polyvalent ») allait permettre, dans une certaine mesure, de continuer à travailler, s’instruire, s’informer, de poursuivre une vie sociale et même de se distraire et de faire de l’exercice, si l’on considère la floraison de sites de coachs sportifs nés à ce moment-là. Les ados et post-ados allaient vivre le confinement en autarcie culturelle grâce aux réseaux sociaux et aux sites de vidéos courtes et de jeux dont ils sont friands. Ayant abandonné depuis longtemps les chaînes généralistes et l’écrit, intéressés par une approche de l’information elliptique, humoristique, profondément traversée par des témoignages à la première personne, habiles à naviguer à partir de leur chambre dans un univers d’échanges interpersonnels et de représentations hors réalité tangible, ils allaient échapper à la répétition des informations anxiogènes et aux débats médicaux contradictoires qui mettent l’esprit en

Vous avez aimé ? Partagez-le !