Les médias nous rebattent les oreilles avec les Arnault, les Bettencourt, les Pinault… Ils ne parlent jamais de nous, richards potentiels, qui sommes des millions.

– Vous ?

– Oui, moi, par exemple. Je suis susceptible, deux fois par semaine, le mardi et le vendredi, de changer complètement de vie : ne plus m’esquinter dans un boulot débilitant ; abandonner mon HLM en grande banlieue pour un hôtel particulier dans l’île Saint-Louis ; remplacer ma 307 pourrie par une Bentley ou une Tesla…

– Et comment ?

– Avec l’EuroMillions, il suffit de cocher cinq numéros de 1 à 50 et deux étoiles numérotées de 1 à 12. Le jackpot peut atteindre 250 millions d’euros, avec un minimum garanti de 17 millions.

– Vous avez une chance sur 139 838 160 de décrocher le gros lot.

– Je sais. Mais, comme dit mon beau-frère Igor (qui, lui, est plutôt Loto et Keno), le moyen le plus sûr de ne pas devenir riche est de ne jamais jouer.

– C’est en créant des entreprises originales, des start-up, que des gens font fortune aujourd’hui.

– Ceux-là, ils ont des diplômes ou déjà un peu d’argent. L’égalité des chances n’existe que dans les jeux de tirage : tous les participants, hommes ou femmes, blancs ou noirs, riches ou pauvres, ont la même probabilité de gagner.

– Vous rêvez…

– La perspective du jackpot adoucit mes trois heures de trajet quotidien. Je ne cesse de réfléchir à l’usage que j’en ferai. Sagement, je me fonde sur l’hypothèse la plus basse (17 millions) pour répartir cette somme entre placements, achats et dons. J’améliore cette liste chaque jour. Mais j’avoue que la colère m’envahit parfois : que pèsent mes 17 millions à côté des 90 milliards de Bernard Arnault ? Vraiment, ce monde est injuste ! 

 

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