Juvénal - Satire XIV
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Où faut-il s’arrêter dans l’amour des richesses ?
Tu me demandes mon avis ? Je te réponds : « Doit nous suffire
Ce qu’exigent la soif et la faim, et le froid ;
Ce qui t’a suffi, Épicure, en ton jardinet, ou ce que
Contenait avant toi la maison de Socrate.
Car jamais la philosophie n’aura contredit la nature…
Trop austère, dis-tu ? Mêles-y quelque chose
De nos mœurs d’aujourd’hui, et va jusqu’à la somme
Que la loi d’Othon a fixée pour s’asseoir aux premiers gradins.
Tu fronces le sourcil et fais encor la moue ?
Prends deux fortunes équestres, et triple hardiment
Quatre cent mille francs ? Tu n’es pas rassasié ?
Tu en veux toujours plus ? Mais ni l’or de Crésus,
Ni les trésors de l’Orient ne parviendront à te combler,
Ni les richesses de Narcisse, à qui Claudius accorda tout,
Acceptant même, sur son ordre, d’assassiner l’impératrice ! »
Satires, traduit du latin par Claude-André Tabart
© Éditions Gallimard, 1996
« Qu’importe l’infamie, si l’on sauve la caisse. » Le satiriste Juvénal a le génie des formules. Il décrit une Rome impériale gangrenée par la luxure et l’or. Où le peuple, tout au pain et aux jeux, a oublié l’ancienne quête d’un « esprit sain dans un corps sain » pour le nouvel adage : « L’argent a toujours bonne odeur. »
« L’enjeu est de sortir d’une spirale d’injustice fiscale »
Gabriel Zucman
De qui parle-t-on, quand on parle des riches ?
C’est un terme qui peut se révéler très flou. Pour pouvoir comparer les « riches » de différents pays ou de diff&…
[Jackpot]
Robert Solé
Les médias nous rebattent les oreilles avec les Arnault, les Bettencourt, les Pinault… Ils ne parlent jamais de nous, richards potentiels, qui sommes des millions.
– Vous ?
– O…
Sus à la pauvreté !
Olivier Babeau
Comme l’avait souligné Tocqueville, la France a la passion de l’égalité. Mais, obsédés par l’idée de limiter la fortune des plus riches, nous prenons le problème par le mauvais bout.
Les différences de fortunes entre les plus aisés et les plus pauvres paraissent aujourd’hui vertigineuses.…