À l’évidence, il n’existe aucune recette imparable pour lutter contre le terrorisme djihadiste. Les témoignages poignants de parents qui ont vu leurs enfants se radicaliser sous leurs yeux puis disparaître soudain pour devenir des combattants de Daech en Syrie révèlent notre impuissance. Comment, de même, arrêter le bras meurtrier de ceux qui, des frères Kouachi à Larossi Abballa, le tueur des deux policiers de Magnanville, décident de passer à l’acte ? Le point de vue du psychanalyste Fethi Benslama, que nous publions cette semaine, force à réfléchir autrement. Ce qu’il nous dit interpelle. Le travail de la police est bien sûr indispensable pour collecter de précieuses informations sur les individus fraîchement convertis qui pourraient se lancer dans une action violente. Mais les critères de dangerosité échappent au crible policier, si on veut bien reconnaître que la plupart des auteurs des attentats commis ces dix-huit derniers mois en France avaient déjà été repérés pour leurs activités radicales. Tenter de surveiller les 5 000 personnes fichées S semble une tâche aussi impossible que vaine. En revanche, forger des outils adéquats à l’identification des tueurs en puissance mentalement fragiles, apparaît désormais comme une nécessité. Pour ce faire, ce sont les ressources de la psychologie et de la psychiatrie qu’il convient de mobiliser. Pour prévenir le pire en détectant à temps les plus vulnérables, les plus perméables au discours exalté qui invite au bain de sang terrestre pour gagner un ciel illusoire. 

 

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