« La plupart des musulmans ne sont pas des fondamentalistes, et la plupart des fondamentalistes ne sont pas des terroristes, mais la majorité des terroristes dans le monde aujourd’hui sont des musulmans et se revendiquent fièrement comme tels. » Ce constat sans appel, dressé en 2003 par le grand spécialiste britannique du monde musulman Bernard Lewis dans son livre L’Islam en crise, est plus vrai que jamais. Chaque attentat en apporte la preuve : l’islamisme rime avec le terrorisme. Son objectif est triple : semer la peur, déstabiliser les opinions publiques, exacerber enfin les tensions dans les démocraties où vivent les communautés musulmanes les plus importantes. « Beaucoup d’Européens, notait déjà en 2003 Lewis, commencent à ressentir la présence de ces communautés comme un problème et parfois même comme une menace. » L’État islamique s’emploie donc à attiser le feu pour transformer d’abord ces musulmans en victimes, les entraîner ensuite dans son combat. Cette stratégie détermine ses cibles : l’Amérique, incarnation d’une société dissolue, dangereuse parce que séduisante, mais aussi l’Europe, devenue terre d’accueil de très nombreux musulmans. 

Une nouvelle géographie religieuse émerge. D’après un classement établi par le Pew Research Center, un centre de recherche américain, la France comptait, en 2011, 4 710 000 musulmans, sans doute plus de 5 millions aujourd’hui, soit 8 % de sa population. Un record qui explique la prolifération des mosquées salafistes, les phénomènes de radicalisation et, bien sûr, la multiplication des attentats. Tout est lié dans les calculs de l’État islamique. 

Derrière la France, en pourcentage de la population, arrive la Belgique, autre cible prioritaire, avec 6 % de ses habitants adeptes de l’islam. L’Allemagne accueillait 4 119 000 musulmans il y a six ans, plus de 5 millions à présent en raison de l’arrivée massive de réfugiés ces derniers mois, soit 5,5 % de sa population. Viennent ensuite, avec 5 % ou plus, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède et la Grèce. L’Europe compte, désormais, pas loin de 20 millions de fidèles du Coran. 

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